Toujours pas d’amélioration chez IBM

C’est la troisième fois d’affilée que le chiffre d’affaires trimestriel du groupe est inférieur aux prévisions. Bientôt bouclée, l’acquisition de Red Hat, éditeur de logiciels open source, devrait transformer son segment Cloud en un relais de croissance, à terme.

IBM continue d’évoluer en mode mineur. Il a achevé, pour la septième année consécutive, l’exercice sur une croissance négative de son chiffre d’affaires (CA), lequel est retombé à son niveau de 1999. Si le CA n’est pas le seul critère à prendre en compte, mieux vaut néanmoins qu’il soit, sur la durée, orienté à la hausse. Le premier trimestre de 2019 se termine sur une nouvelle chute (-4,7% en glissement annuel), à 18,18 milliards de dollars, alors que le consensus misait sur 18,5 milliards. IBM a beau incriminer le dollar, son CA à cours de change constants n’en cède pas moins 1%. A 2,25 dollars (-8%), le bénéfice par action est, lui, légèrement supérieur aux 2,22 dollars escomptés.

Avec une croissance de 12% à cours de change constants, contre 20% un an auparavant, la division Cloud déçoit particulièrement. D’autant qu’Amazon, Microsoft et autres Alphabet font beaucoup mieux. IBM ne présente plus séparément les résultats de ses segments de croissance “Strategic Imperatives” – dont certains, justement, n’évoluent plus. Ainsi le CA de Cloud & Cognitive Software (intelligence artificielle, notamment) a-t-il cédé 2%. Systems (matériel) accuse un nouveau recul (-11%). Le groupe a payé 1,4 milliard de dollars de dividende et racheté pour 920 millions de dollars d’actions propres. A 13,9 dollars par action, le bénéfice prévisionnel pour l’exercice demeure inchangé. IBM compte plus que jamais sur l’acquisition de Red Hat pour redresser son CA et les revenus de l’activité Cloud. Cet éditeur de logiciels open source contribuera à hauteur de quatre milliards de dollars au CA annuel du groupe. Sa croissance s’établit à 15% par an, ce qui contraste nettement avec celle d’IBM. Le rachat devrait être signé ce trimestre encore. IBM mettra sur la table près de 34 milliards de dollars, soit une cinquantaine de fois le bénéfice escompté pour cette année. C’est une somme colossale mais en l’absence de croissance organique, il n’a pas le choix s’il veut rester dans le sillage des principaux acteurs du segment Cloud.

La transaction aura également des répercussions sur son endettement. Le groupe a achevé le premier trimestre sur une trésorerie de 18,1 milliards de dollars, mais aussi, une dette de 50 milliards. La majeure partie (29,5 milliards) relevant de la division financière IBM Global Financing, elle est couverte par des créances; à la dette non financière (20,5 milliards) correspond une dette nette de 2,4 milliards. IBM entend utiliser ses fonds propres pour financer l’acquisition de Red Hat. Comme le groupe dispose actuellement d’une trésorerie de 12 milliards de dollars pour l’année, la dette va, dans un premier temps, s’envoler. Toutefois, le dividende sera épargné et même, selon toute vraisemblance, légèrement augmenté. Les rachats d’actions propres (4,4 milliards de dollars en 2018), eux, seront suspendus en 2020 et 2021 au moins. Au terme du premier trimestre, 2,4 milliards de dollars demeurent disponibles dans le cadre du programme en cours.

Conclusion

IBM ne parvient pas à renouer avec la croissance. Red Hat sera un atout pour le segment Cloud, mais il est cher payé. Moteur, ces dernières années, de l’augmentation du bénéfice par action, le programme de rachats d’actions propres sera suspendu. Restent un dividende élevé et une valorisation relativement faible, qui ne suffisent toutefois pas à nous inciter à revoir notre conseil à la hausse.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 138,89 dollars

Ticker: IBM US

Code ISIN: US4592001014

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 122,9 milliards USD

C/B 2018: 10,5

C/B attendu 2019: 10

Perf. cours sur 12 mois: -1,5%

Perf. cours depuis le 01/01: +22%

Rendement du dividende: 4,5%

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