Südzucker: retour de la douceur?

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Le chiffre d’affaires a progressé de 7,8%, soit, à une exception près, le résultat le plus élevé des cinq dernières années.

Südzucker, le plus grand producteur européen de sucre (36 millions de tonnes de betteraves transformées par an), a de tout temps été contrôlé par une coopérative de quelque 30.000 cultivateurs de betterave sucrière, qui détient 56% des actions. Le groupe diversifie depuis une dizaine d’années ses activités dans le bioéthanol (via sa filiale cotée en Bourse Crop Energies, un des principaux acteurs européens du secteur), les préparations à base de fruits (numéro 1 mondial), les concentrés de jus de fruits (premier producteur européen) et les spécialités (leader européen des pizzas surgelées, notamment). En termes de chiffre d’affaires, la diversification est très avancée: au cours de l’exercice 2017-2018, qui s’est achevé fin mars, la division Sucre n’a plus assuré que 43% du chiffre d’affaires du groupe et 31% de son bénéfice opérationnel (Ebit); mais le mouvement s’est opéré en direction d’activités qui n’affichent pas toutes une rentabilité (plus) élevée, et qui demeurent très proches des activités traditionnelles.

Retour sur le premier semestre

L’exercice s’étant achevé le 31 mars, les résultats en sont connus. Le chiffre d’affaires a progressé de 7,8%, à 6,983 milliards d’euros, soit, à une exception près, le résultat le plus élevé des cinq dernières années. Il a augmenté dans tous les segments d’activité depuis l’exercice 2016-2017, et notamment de 8,6% dans la division Sucre (de 2,78 à 3,02 milliards d’euros). Le bénéfice opérationnel (Ebit) a grimpé moins rapidement que le chiffre d’affaires: +4,2%, à 445 millions d’euros (426 millions d’euros l’an passé). L’Ebit ayant bondi d’environ 90% (de 72 à 139 millions d’euros), le segment Sucre s’est tout particulièrement distingué. L’Ebit subit une pression considérable dans deux autres segments. A l’échelon du groupe, la marge d’Ebit est passée de 6,6 à 6,4% durant l’exercice. Le bénéfice net a lui aussi légèrement diminué, de 1,05 à 1 euro par action. A 0,45 euro brut par action, le dividende reste inchangé.

Perspectives

En annonçant les résultats prévisionnels pour 2017-2018, la direction avait également avancé un premier pronostic pour l’exercice suivant. Le chiffre d’affaires sera comparable à celui de l’exercice écoulé, dans une fourchette de 6,8 à 7,1 milliards d’euros. Le cours du sucre ayant atteint son plus bas niveau depuis 2015, l’Ebit devrait plonger dans une fourchette de 100 à 200 millions d’euros. Pour le segment Sucre, le groupe annonce une perte opérationnelle de 100 à 200 millions d’euros.

Ce qui justifie notre préférence

Ces perspectives peu encourageantes sont naturellement d’ores et déjà intégrées dans le cours. En théorie, investir dans Südzucker est assez simple: depuis cinq ans, les bonnes et les mauvaises années se succèdent avec la régularité d’une horloge. En mars 2013, le titre culminait à près de 35 euros (après avoir atteint un plancher inférieur à 10 euros en 2008). Il n’a ensuite cessé de reculer jusqu’à la fin de 2014, époque où il a à nouveau frôlé les 10 euros. Le cycle haussier suivant a duré jusqu’à la fin de 2016 (25 euros), avant de se heurter à un plancher (provisoire?) à 13 euros. C’est mieux que 10 euros, mais le sommet précédent était également moins élevé qu’en 2013. Après deux ans, nous recommençons à suivre activement l’action. Nous pensons qu’elle vient de toucher le fond et qu’elle va désormais surperformer les indices boursiers.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 14,92 euros

Ticker : SZU GR

Code ISIN : DE0007297004

Marché : Francfort

Capit. boursière : 3,03 milliards EUR

C/B 2017 : 15

C/B attendu 2018 : 41

Perf. cours sur 12 mois : -21 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -186 %

Rendement du dividende : 3,0 %

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