Kinross Gold

Digne d’achat

En novembre, l’action Kinross Gold est revenue à son plus faible niveau depuis 2001. Sur le plan opérationnel, Kinross a pourtant connu une bonne année, mais plusieurs facteurs ont pesé sur son cours. Tout d’abord l’incertitude persistante par rapport à l’évolution du cours de l’or, qui a baissé à nouveau ces dernières semaines. En outre, la production devrait reculer légèrement cette année alors que le coût total de production devrait être un peu plus élevé. De surcroît, un risque géopolitique entoure les actifs détenus en Russie, qui représentent au total 27% du chiffre d’affaires (CA) du groupe. L’élément le plus notable des rapports annuel et trimestriel est la décision de reporter pour l’instant l’expansion de la mine Tasiast en Mauritanie. Kinross a pris cette décision après le constat que les cash-flows ne seraient pas aussi élevés que prévu du fait de l’évolution attendue du cours de l’or. Pour autant, le projet n’est que reporté, pas abandonné. Le coût de l’expansion de Tasiast a été évalué initialement à 1,6 milliard USD. Ces fonds ne peuvent pas tous provenir des cash-flows actuels, c’est pourquoi Kinross devra emprunter et donc compromettre sa santé financière. L’an dernier, le groupe a allégé sa dette nette de 60 millions USD, la portant à la fin de l’an dernier à 1 milliard USD. L’an prochain, 250 millions USD devront être remboursés. Le prochain apurement est prévu en 2018. L’an dernier, Kinross a réalisé un cash-flow opérationnel de 977 millions USD et a renforcé sa position liquide à 1,03 milliard USD. En outre, il y a aussi une ligne de crédit inutilisée de 1,5 milliard USD. A un cours de l’or de 1100 USD, toutes les mines du groupe, à l’exception de Tasiast, génèrent des cash-flows positifs. Malgré la position financière saine, le groupe ne prévoit pas, pour l’instant, de verser un dividende. Un rachat d’actions n’est cependant pas exclu. Au niveau de la production, 2014 fut une année record, avec une production de 2,71 millions d’onces, soit 3% de plus qu’un an plus tôt. Malgré une production accrue, l’an dernier le CA a reculé de 8%, à 3,5 milliards USD, conséquence du prix de l’or plus faible. Kinross a dû à nouveau enregistrer des dépréciations de valeur à concurrence de 932 millions USD. Compte tenu du prix de l’or inférieur, plusieurs projets ont perdu de la valeur. Ce qui a donné lieu à une perte nette de 1,2 milliard USD. Notons qu’il s’agit là d’une perte comptable, indépendante des cash-flows. L’an dernier, Kinross a dû enregistrer pour 11,3 milliards USD de dépréciations de valeur. Le cash-flow opérationnel ou EBITDA a reflué de 2%, à 1,16 milliard USD. En conséquence, la marge d’EBITDA s’est encore érodée à 33,4%. En 2011, elle atteignait encore 50,1%. Au cours de cet exercice, la production devrait baisser entre 2,4 et 2,6 millions d’onces. Le coût total de production par once d’or, qui a reculé l’an dernier de 10%, à 973 USD, devrait se situer cette année entre 1000 et 1100 USD. Les réserves du groupe ont été abaissées d’un cinquième mais s’élèvent toujours à 34,4 millions d’onces troy.

Conclusion

Les nombreuses dépréciations de valeur des dernières années ont affecté la valeur comptable de Kinross et finalement, sa capitalisation boursière a également reculé sensiblement. Désormais, Kinross capitalise à peine 0,55 fois sa valeur comptable. Historiquement, c’est extrêmement peu mais compte tenu de la structure de coûts actuelle, seule une hausse du cours de l’or peut contribuer à une amélioration de la situation.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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