Kinross Gold

Malgré ses performances impressionnantes du début de l’année, Kinross s’échange sous son sommet de fin avril. Une reprise de la hausse nécessite une nouvelle progression du cours de l’or.

Kinross Gold avait largement surperformé la moyenne du secteur au cours des premiers mois de l’année 2016, mais après le sommet d’avril, l’action a peiné à trouver un second souffle et a dû abandonner un peu de terrain. Kinross, dont le siège est situé au Canada, possède neuf actifs opérationnels répartis sur plusieurs continents. Les mines d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud prendront 61% de la production du groupe à leur compte cette année. La Russie, qui, avec Kupol, héberge la plus grande mine individuelle du groupe, signe pour un quart, et l’Afrique, pour 14%. Kinross a dû prendre plusieurs décisions importantes l’an dernier pour éviter une baisse de la production. Le projet initial d’investir 1,5milliard USD dans une extension de la mine de Tasiast a été mis au frigo. Kinross a plutôt décidé de scinder l’extension en deux phases. Il s’agira dans un premier temps d’accroître la capacité de traitement à 12.000tonnes de minerai par jour. Cette opération coûtera 300millions USD et doit être achevée au 1er semestre de 2018. On procédera ensuite à une nouvelle expansion à 30.000tonnes par jour. Kinross a déjà bouclé l’acquisition de deux actifs cette année: les mines de Bald Mountain et de Round Mountain dans le Nevada, qui appartenaient précédemment à Barrick Gold. Kinross détenait déjà une participation de 50% dans Round Mountain. Les deux mines doivent apporter 2,4millions d’onces Troy de réserves supplémentaires et contribueront à hauteur de 350.000onces à la production du groupe en 2016. Bald Mountain est actuellement la zone d’exploration prioritaire du groupe, alors qu’il subsiste du potentiel de réduction des coûts à Round Mountain. Ces acquisitions ont permis à Kinross de relever ses prévisions de production pour 2016: elles sont désormais comprises entre 2,7 et 2,9millions d’onces, contre 2,59millions l’an dernier. Kinross deviendrait ainsi le cinquième producteur d’or mondial. Au 2etrimestre écoulé, la production cumulée des mines du groupe a atteint 671.000onces d’or, à un coût de production total de 988USD l’once. Kinross prévoit pour 2016 un coût moyen compris entre 890 et 990USD, contre 975USD l’an dernier. Au 1ersemestre, Kinross a enregistré des free cash-flows positifs de 276,9millions USD. La position de trésorerie a ainsi gonflé à 968millions USD. Le groupe avait déjà récolté 288millions USD au début de l’année dans le cadre d’une émission d’actions. La trésorerie se complète d’une ligne de crédit de 1,5milliard USD qui court jusqu’en 2021. La dette totale s’élève à 1,98milliard USD, soit un endettement net d’un peu plus de 1milliard USD. Une tranche de 250millions USD sera remboursée le mois prochain. Le remboursement d’une autre tranche a été repoussé d’un an à août 2020. En d’autres termes: à compter du mois prochain, Kinross ne devra plus procéder à aucun remboursement pendant quatre ans. Une vente d’actifs n’est donc pas indispensable, ce qui n’empêche pas la direction d’étudier celle des deux mines chiliennes. La Coipa est à l’arrêt depuis 2013, mais Maricunga a encore pris à son compte 8% de la production du groupe l’an dernier.

Conclusion

Malgré ses performances impressionnantes du début de l’année, Kinross s’échange sous son sommet de fin avril. Une reprise de la hausse nécessite une nouvelle progression du cours de l’or, car Kinross n’a guère de levier propre. À 1,4fois la valeur comptable, la valorisation reste pourtant acceptable.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

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