Casino

Valorisation attrayante !

Le groupe français de distribution Casino porte clairement une étiquette ” pays émergents ” (55% du chiffre d’affaires du groupe au premier semestre, voir infra) depuis 2012, et celle-ci le dessert désormais. Le cours se situe en effet à un plancher de 5 ans et moins de la moitié du cours maximum de l’an dernier. En 2012 donc, Casino a acquis le contrôle de Grupo Pao de Açucar (GPA). GPA est de loin la plus grande chaîne de magasins du Brésil, un pays qui traverse actuellement une profonde crise. Les Français sont également présents dans tous les types de points de vente possibles, des hypermarchés (Extra) aux magasins de quartier (Extra Minimercado) en passant par les supermarchés traditionnels (Extra Supermercado). Casino est ainsi leader sur le marché brésilien. Une position que le groupe a également acquise dans les trois autres pays émergents où il est actif. La chaîne Exito en Colombie (plus quelques activités en Uruguay) est sa deuxième présence en Amérique du Sud et est leader sur son marché. En Asie, Casino est également très présent en Thaïlande et au Vietnam, chaque fois avec la chaîne Big C. En Thaïlande, il peut également revendiquer le leadership dans la grande distribution. Sur un marché vietnamien très prometteur mais aussi sous-développé, le groupe exploite une série d’hypermarchés, principalement dans des centres commerciaux. Mais il y a aussi le marché domestique, la France. Un marché beaucoup plus difficile ces dernières années vu la faible confiance des consommateurs et des chefs d’entreprise qui caractérise le pays du très impopulaire François Hollande. Les hypermarchés (Géant Casino) sont les premiers à en souffrir. Heureusement que le groupe applique outre-Quiévrain une stratégie très diverse, qui laisse également de la place à des magasins de quartier (avec notamment les marques SM Casino et Monoprix) et au hard discount avec les chaînes Franprix et Leader Price. Dans l’e-commerce, Cnova est une véritable success-story. Les chiffres d’affaires (CA) pour le premier semestre ont été publiés à la mi-avril. Ils ont déçu, et ont immédiatement pesé sur le cours de Bourse. A 23,67 milliards EUR, le CA était pourtant de 1,8% supérieur à la même période en 2014 (repli en France, mais progression en Amérique latine et surtout en Asie et dans l’e-commerce). Le problème se situe au niveau du résultat. Le cash-flow opérationnel (EBITDA) a reculé de 1,29 milliard EUR à 994 millions EUR, soit -23%. Ce qui signifie que la marge d’EBITDA s’est érodée de 5,5 à 4,2%. Le chiffre n’a augmenté qu’en Asie, où la marge s’est également améliorée. En France, les marges ont été affectées par des abaissements de prix. Au Brésil, la récession n’est pas sans effets sur la consommation privée. L’e-commerce n’a pas pu traduire la forte hausse du CA (+27%) en amélioration de la marge.

Conclusion

Il y a un an, nous avons eu énormément de chance pour le portefeuille modèle lorsque nous avons vendu Casino à proximité de son sommet de juin avec un gain de 23%. Entre-temps, l’action a perdu plus de 40% de sa valeur. Malgré son profil de croissance dans les pays émergents, elle affiche une décote de 10% par rapport à la moyenne européenne à 12,5 fois les bénéfices attendus pour cette année, un rapport valeur entreprise (ev)/ EBITDA de 8 et surtout seulement 0,7 fois la valeur comptable attendue. Une valorisation attrayante.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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