Cameco

Digne d’achat mais comporte un risque élevé

Actif aux Etats-Unis, au Canada et au Kazakhstan, le producteur canadien d’uranium Cameco prend à son compte environ 15% de la production minière mondiale. Le groupe se distingue de la plupart de ses concurrents par des coûts de production relativement réduits, ce qui lui permet de rester rentable dans des conditions de marché difficiles. Le troisième trimestre a été une exception, mais il faut surtout y voir l’effet de dépréciations. Ses partenaires dans le cadre du projet Global Laser Enrichment de GE-Hitachi, dans lequel Cameco possède une participation de 24%, ont en effet décidé d’arrêter provisoirement les frais. Cameco a donc dû acter une dépréciation de 184 millions de dollars canadiens (CAD) sur la valeur du projet. Avec une dépréciation sur une autre participation, il en a résulté une perte nette de 146 millions CAD. Hors réductions de valeur, effets de change et autres charges non opérationnelles, le groupe a enregistré un bénéfice ajusté de 93 millions de CAD, en baisse de 55% par rapport à l’an dernier. Malgré le recul sur base annuelle, le chiffre est supérieur aux attentes moyennes des analystes. Sur les trois premiers trimestres 2014, le bénéfice ajusté s’établit à 207 millions CAD, en recul de 30% par rapport à l’an dernier. En juillet, le prix de la livre d’oxyde d’uranium est retombé à 28 USD, son plus bas niveau depuis 2005 (en 2007, p.ex., il atteignait 140 USD). Les prix contractuels sont certes supérieurs aux prix sur le marché spot (livraison immédiate), mais ils connaissent la même évolution. Au 3e trimestre, le prix spot et le prix contractuel moyens s’établissaient respectivement à 31,8 et 44,3 USD. Comme Cameco travaille surtout dans le cadre de contrats à long terme, le groupe a enregistré un prix de vente moyen de 45,87 USD, pour un coût de production total de 26,64 USD. Le prix spot a rebondi de 25% entre juillet et septembre, et ce mouvement s’est poursuivi ces dernières semaines. En cause : l’autorisation du redémarrage de deux réacteurs nucléaires japonais. Les 48 réacteurs japonais avaient été arrêtés après Fukushima, et on s’attend aujourd’hui à d’autres redémarrages au cours des mois à venir. Le Japon ne peut se passer de l’énergie nucléaire, car les importations de charbon et de gaz naturel liquide (GNL) pèsent très lourd sur le budget. Du côté opérationnel, les problèmes sociaux dans la mine de McArthur River/Key Lake ont été résolus. Cameco a cependant revu ses prévisions en matière de production pour l’ensemble de l’exercice à la baisse, dans une fourchette de 22,6 à 22,8 millions de livres (contre 22,8 à 23,3 précédemment). Le chiffre d’affaires devrait reculer de 5% par rapport à 2013. Il faut encore signaler que Cameco fait l’objet d’une plainte du fisc canadien selon lequel le groupe a éludé des impôts en détournant une partie de ses revenus en Suisse. Une provision a déjà été constituée. Cameco a clôturé le 3e trimestre avec une position de trésorerie de 508 millions CAD et une dette à long terme de 1,49 milliard CAD.

Conclusion

Dans le petit monde des grands producteurs d’uranium, Cameco est le choix le plus défensif en raison de ses coûts de production plus faibles. Mais à 1,6 fois la valeur comptable, l’action reste chère. Nous nous attendons à un redressement entrecoupé de rechutes. Compte tenu de la plainte fiscale, nous maintenons également la note de risque maximale.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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