Banco Santander

L’évolution de l’action de la grande banque espagnole n’étant pas extraordinaire ces derniers mois, sa valorisation est faible désormais. Nous attendons de meilleurs résultats en Amérique Latine pour relever le conseil.

Avec plus de 13.000 établissements, près de 195.000 salariés, 1340 milliards EUR d’actifs en gestion fin 2015 et quelque 50milliards EUR de capitalisation boursière, Banco Santander compte non seulement parmi les plus grandes banques d’Espagne, mais aussi d’Europe. Cette grande banque espagnole est d’ailleurs active sur plusieurs continents. Des bénéfices engrangés au premier trimestre, 35% provenaient d’Amérique latine, 38% d’Europe continentale, 23% du Royaume-Uni et 4% des États-Unis. Fin de l’année dernière, Banco Santander était numéro3 sur le marché espagnol avec une part de marché de 14%, mais aussi numéro3 au Portugal (part de marché de 11%), numéro5 au Royaume-Uni (9%), numéro1 en Allemagne dans les crédits à la consommation (avec une part de marché de 14% dans ce segment), numéro3 en Pologne (10%), numéro21 aux États-Unis (3%), numéro3 au Brésil (8%), numéro2 en Argentine (9%), numéro3 au Mexique (14%) et numéro1 au Chili (19%). Après une période plus longue de redressement, les résultats de la grande banque espagnole se sont ensuite repliés au second semestre 2015. L’an dernier, le bénéfice a certes encore progressé de 12,9%, à 6,57 milliards EUR, mais sur les neuf premiers mois, la hausse du bénéfice est encore ressortie à 17%. Au premier trimestre, cette tendance à la baisse du bénéfice s’est poursuivie (-8%), à 1,63milliard EUR, contre 1,74milliard EUR au premier trimestre 2015. Mais par rapport au dernier trimestre de l’an dernier, on note une hausse. Le bénéfice par action a reculé de 0,12 à 0,11EUR (0,45EUR de bénéfice par action pour l’exercice 2015 complet). La moins bonne tenue des activités à partir du second semestre est liée à la baisse des marges d’intérêt en Amérique Latine, qui représente toujours le continent le plus important pour le groupe, et également aux résultats manifestement moins bons aux États-Unis ainsi qu’à la constitution de réserves de fonds au Royaume-Uni pour indemniser les clients auxquels ils ont vendu une assurance de solde restant dû erronée. Le processus d’amélioration constante des ratios s’est du reste interrompu dans la grande banque. Avec un ratio coût/revenus de 48,1% pour le premier trimestre 2016 (contre 47,6% en 2015), Banco Santander compte toujours parmi les banques les plus efficaces d’Europe, mais la tendance du ratio est à la hausse (encore 47% pour 2014). L’ambition du groupe est de ramener ce chiffre sous 45% d’ici 2017, et ce ne sera pas évident. Le rendement sur les fonds propres (ROE) s’est élevé à 7,5% au premier trimestre 2016, contre 7,2% en 2015. Dans le monde bancaire, on attache cependant plus d’importance au rendement sur les fonds propres “tangibles” (ROTE). Et là, on constate un statu quo: 11,1% pour les trois premiers mois, contre 11% pour 2014 et 2015. Au cours des trois derniers mois, nous sommes retombés à 9,8%, par rapport à l’objectif de la direction de 12 à 14% à l’horizon 2017.

Conclusion

L’action de Banco Santander est loin d’avoir connu une évolution extraordinaire ces derniers mois. Dès lors, sa valorisation est plutôt faible désormais, à 8,5fois le bénéfice 2015 et environ 8fois celui de cette année, pour 0,65fois la valeur comptable. Il faudra cependant attendre de meilleurs résultats en Amérique Latine pour obtenir un inversement de tendance. Nous préférons donc attendre encore avant de relever le conseil.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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