Plus qu’un outil, la blockchain a valeur de stratégie

EVOLUTION Il existe de plus en plus de façons de prendre part à l’écosystème blockchain et d’utiliser les applications. © GETTY IMAGES
François Remy Journaliste

La technologie popularisée par le bitcoin pourrait servir de base aux opérations commerciales dans toutes sortes d’industries. Mais pour l’aborder de façon stratégique, il faut d’abord s’y intéresser sérieusement.

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La blockchain est là et pourrait fondamentalement changer la façon de faire des affaires. En réduisant les coûts, augmentant la transparence et rationalisant les processus. En plus, la technologie a été conçue pour constituer une solution fiable. Alors pourquoi les entreprises semblent-elles hésiter à l’adopter plus largement? “Parce que la blockchain ne ressemble pas aux autres technologies. Vous pouvez voir, entendre et toucher des technologies telles que la réalité virtuelle, les drones et la robotique. Mais la mécanique de la blockchain est invisible”, relativise Vicki Huff, global new business & innovation leader chez PwC.

Afin d’estimer l’ampleur des implications pour les différentes parties prenantes et chaînes de valeur, la fameuse chaîne de blocs devrait d’ailleurs être considérée non pas comme une énième technologie qui viendrait en remplacement d’une autre mais comme une stratégie. “La blockchain et son monde numérique peuvent s’appliquer à n’importe quel secteur d’activité”, avait rappelé Koen Vingerhoets, blockchain evangelist & business architect chez Fujitsu lors de l’inauguration Blockchain4Belgium en février dernier. Plateforme d’idéation et d’innovation, cette initiative fédérale vise à positionner la Belgique et ses Régions dans les domaines du web3, la troisième révolution industrielle d’internet centrée sur les communautés d’utilisateurs.

Présentée ainsi, la blockchain exigerait à tout le moins des efforts d’attention de la part des entreprises pour en appréhender les impacts sur le business mais aussi les métiers de demain.

Exigences croissantes

Toute personne exerçant des responsabilités au sein d’une organisation ou intéressée par la transition numérique devrait ainsi se poser la question des éventuelles opportunités qu’amènerait la blockchain. C’est dans cet esprit que, pour répondre à une demande croissante de compétences en la matière, HEC Liège a élaboré un tout nouveau certificat d’université sur les usages et enjeux managériaux de la blockchain qui débutera en septembre prochain.

“Ce n’est plus un épiphénomène ou un effet de mode mais une tendance lourde.” FLORIAN ERNOTTE (HEC LIÈGE)
© PG

“Ce n’est plus un épiphénomène ou un effet de mode mais une tendance lourde.” FLORIAN ERNOTTE (HEC LIÈGE)

“La réglementation du secteur s’intensifie en raison de l’adoption croissante de la technologie. Ce certificat abordera les problématiques liées au traitement fiscal, à la propriété intellectuelle, au traitement des données personnelles et des dispositions légales spécifiques”, explique Sophie Dumont, program manager de HEC Liège Executive Education.

Disruptive ou incrémentale, cette technologie permettant de créer des registres de données distribués sans tiers de confiance répond déjà à des dizaines de cas d’usages concrets et s’insère dans la feuille de route des grands groupes (retail, logistique, luxe, finance).

“Ce n’est donc plus un épiphénomène ou un effet de mode mais une tendance lourde qui est souvent comparée à la création d’internet”, affirme l’avocat rompu aux cryptos Florian Ernotte, coordinateur du certificat blockchain de HEC Liège et founding partner du cabinet Avroy, insistant sur le fait que se former à la blockchain s’avère indispensable pour se préparer à l’avenir. “L’objectif est d’apporter un bagage à la hauteur des nouveaux défis technologiques pour le monde de l’entreprise et de donner les outils nécessaires pour accompagner leur entreprise ou leur client dans la construction de projet lié à celle-ci.”

Biais de perception

Avec la blockchain, les avancées technologiques attirent nettement moins l’attention de la presse que les faillites, scandales et autres dérives rythmant l’environnement des cryptoactifs. Chez nous, la récente affaire Bit4You le démontre encore amèrement. Au point que cela entretient une certaine aversion, à des degrés variables.

“Il serait facile pour un observateur occasionnel de ne pas cerner les progrès rapides réalisés par l’industrie. Les améliorations majeures de l’infrastructure blockchain telles que The Merge (grande transition énergétique d’Ethereum) ne font tout simplement pas les gros titres aussi souvent que les effondrements très médiatisés”, épinglaient les analystes du fonds de capital risque a16z dans leur dernier rapport State of Crypto 2023.

Pour ces invests, certes, les blockchains représentent plus que des registres, elles constituent de véritables plateformes informatiques. Mais chez a16z, on en tient pour preuve des données factuelles qui montrent un secteur avec un cycle de développement, d’innovation et de lancement de produits moins chaotique qu’il n’y paraît. “Des nouvelles technologies, autrefois pratiquement impossibles, deviennent très réelles”, affirment les rapporteurs, pointant vers le domaine des systèmes dits à “connaissance nulle” (zk, zero knowlegde).

Ces systèmes impliquent des méthodes cryptographiques pour prouver ou vérifier qu’un ensemble de faits est vrai sans révéler aucune information relative à ces mêmes faits. Les travaux en la matière, qui durent depuis des décennies, sont passés de la théorie à la pratique au cours des dernières années, stimulés par l’écosystème crypto.

“Ces technologies puissantes et fondamentales débloquent l’évolutivité de la blockchain, ainsi que de nouveaux cas d’utilisation, notamment des applications préservant la vie privée et des calculs vérifiables qui pourraient permettre l’apprentissage automatique décentralisé par l’intelligence artificielle”, aime-t-on penser chez le venture capitalist californien.

Masse critique

Le battage médiatique, l’instabilité du marché des cryptos ou les récits d’escroquerie profitant de ce bruit constituent des indicateurs trompeurs sur la santé de la technologie blockchain. Surtout si l’on ne s’aventure jamais sous le capot. “Un écosystème dynamique – et croissant – de développeurs”, cite opportunément le rapport de a16z, chiffrant à l’époque de la publication près de 30.000 programmateurs actifs mensuellement. Soit une augmentation constante de 60% depuis le début 2020.

Quant à ce qu’ils développent, près de 50.000 adresses uniques avaient déployé des “contrats intelligents” (smart contracts, une exécution automatique lorsque des conditions préétablies sont rencontrées). Soit une augmentation de 40% rien qu’en 2023.

D’ailleurs, le nombre d’adresses actives avait atteint un niveau record en février et a doublé au cours des deux dernières années, grâce à une variété croissante de services. Le nombre d’adresses actives mensuelles, c’est-à-dire les adresses uniques effectuant des transactions sur une blockchain chaque mois, n’avait jamais été aussi élevé. Quinze millions d’adresses d’envoi ressortaient ainsi à un niveau plus de deux fois plus élevé qu’en 2021 alors que les cours boursiers étaient encore élevés. Et ce, abstraction faite des adresses de la première blockchain au monde, Bitcoin.

Cela signifierait qu’il existe de plus en plus de façons de prendre part à l’écosystème blockchain et d’utiliser les applications.

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