“Les États-Unis entreront en récession cette année, l’Europe suivra en 2024”

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Les États-Unis entreront dans une phase de ralentissement au quatrième trimestre, suivie d’une “année de contraction et d’une récession européenne en 2024”, rapporte le média CNBC qui cite un gestionnaire d’actifs du géant bancaire britannique HSBC.  

Les avertissements de récession sont au rouge pour de nombreuses économies alerte Joseph Little, stratège en chef mondial chez HSBC Asset Management. Selon lui, les politiques fiscales et monétaires ne sont pas en phase avec les marchés boursiers et obligataires.

Le gestionnaire d’actifs du géant bancaire britannique explique que si certaines parties de l’économie sont restées résistantes jusqu’à présent, la balance des risques “indique aujourd’hui un risque élevé de récession”. L’Europe est à la traîne des États-Unis, mais la trajectoire macroéconomique est généralement “alignée”, prédit le spécialiste.

Nous sommes déjà dans une légère récession des bénéfices, et les défauts de paiement des entreprises ont également commencé à augmenter“, commente Joseph Little dans le rapport que CNBC a pu consulter. “Le point positif est que nous nous attendons à ce que l’inflation élevée s’atténue relativement rapidement. Cela donnera l’occasion aux décideurs politiques de réduire les taux“.

HSBC s’attend à ce que la Réserve fédérale américaine réduise ses taux d’intérêt avant la fin de 2023. La Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre devraient lui emboîter le pas en 2024.

La Fed a interrompu son cycle de resserrement monétaire lors de sa dernière réunion de juin. Sa fourchette de taux oscille actuellement entre 5 % et 5,25 %. L’institution a indiqué que deux autres hausses sont à prévoir cette année. Les observateurs entrevoient une hausse d’un quart de point de pourcentage des taux en décembre.

Une récession comme au début des années 90

Joseph Little avance que les banquiers centraux ne seront pas en mesure de réduire les taux si l’inflation reste nettement supérieure à l’objectif, comme c’est le cas dans de nombreuses économies de par le monde. Pour lui, il est important que la récession “n’arrive pas trop tôt” et ne provoque pas de désinflation. “Le scénario de la récession à venir ressemblera davantage à celui de la récession du début des années 1990, notre scénario central étant une baisse de 1 à 2 % du PIB”, a encore ajouté Little.

HSBC s’attend à ce que la récession dans les économies occidentales se traduise par des “perspectives difficiles et agitées pour les marchés », pour deux raisons. “Premièrement, le resserrement rapide des conditions financières a provoqué un ralentissement du cycle du crédit. Deuxièmement, les marchés ne semblent pas avoir une vision particulièrement pessimiste du monde”, selon Little, toujours cité par CNBC.

« Nous pensons que les nouvelles qui arriveront au cours des six prochains mois pourraient être difficiles à digérer pour un marché qui anticipe un “atterrissage en douceur”, prévient l’analyste. Selon lui, cette récession ne suffira pas à “éliminer” toutes les pressions inflationnistes du système, et les économies développées devront donc faire face à un régime “d’inflation et de taux d’intérêt un peu plus élevés au fil du temps”.

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