Elections 2024: le Stratego de juin

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les partis abattent leurs cartes et choisissent leur pion en vue des 
élections. L’avenir économique de la Belgique sera au cœur des enjeux. Quelles sont les stratégies? Trends-Tendances propose un décodage ludique.

Vous connaissez le jeu de société Stratego? Les règles sont simples: chaque joueur dispose d’une armée avec ses différents grades, le but étant d’aller chercher le drapeau plus vite que son adversaire, en évitant les bombes, ou en terrassant ­l’adversaire pour ­l’empêcher de ­bouger.

Trends-Tendances s’est essayé au jeu de Stratego politico-économique à l’approche des élections du 9 juin prochain. Quelles sont les stratégies des partis en vue du scrutin, mais aussi de l’après-­scrutin lorsqu’il s’agira de ­former des coalitions? Comment décrocher le drapeau, c’est-à-dire le poste de Premier ministre ou des maroquins ministériels? Pour quel programme économique? Chaque parti et président ont été assimilés à un grade, pour un jeu qui ne fait que commencer.

Le Maréchal – Bart De Wever (N-VA)

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Le leader nationaliste vise le Seize “à contrecœur”, a-t-il dit à ses militants lors des vœux annuels, car “son cœur bat pour la Flandre”. C’est mal parti pour conquérir le cœur des Belges et proposer une vision pour le pays. Bart De Wever, qui s’adresse évidemment à son électorat flamand, pose une condition à cela: le peuple doit lui faire confiance en faisant de son parti le premier de la Région.
Objectif? Mettre fin à l’expérience Vivaldi, qui ruine la prospérité de la Flandre.
Nuance à apporter: le bilan de la Vivaldi n’est pas mauvais sur le socioéconomique, mais là où il a raison, c’est qu’il hypothèque l’avenir, faute de réformes structurelles.

Le scénario voulu par la N-VA est écrit: Bart De Wever propose la mise en place d’une coalition d’affaires courantes ou urgentes pour garder le budget fédéral sur les rails, tandis qu’une grande négociation parallèle avec Paul Magnette, président du PS, permettrait de réformer l’Etat afin de “l’apaiser”. Economiquement, le programme de la N-VA est plutôt libéral, avec certains accents dirigistes. Il s’agirait, outre une austérité bien placée, de favoriser les entreprises et d’investir dans le nouveau nucléaire, notamment. Ses alliés francophones naturels seraient le MR sur ce zonomique, mais De Wever n’apprécie guère le côté “belgicain” de Georges-Louis Bouchez. D’où ce billard à deux bandes.

Le Général – Paul Magnette (PS)

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Le président socialiste rêve du Seize le matin en se levant et, dans son cas, ce n’est pas à contrecœur. Il l’a réitéré lors de ses vœux à Charleroi, ce jeudi 18 janvier: “Aujourd’hui, comme hier, nous, les socialistes, sommes prêts à assumer nos responsabilités. Et je suis prêt à assumer les miennes”. En ajoutant: “Quand on veut diriger un pays, il faut d’abord l’aimer, tout simplement. Nous aimons ce pays, et nous sommes fiers d’avoir contribué à en faire aujourd’hui une terre de libertés, de prospérité et de solidarité, une terre où tout le monde, d’où qu’il vienne, peut trouver sa place”. Après avoir cédé le Seize à Alexander De Croo en 2020, au bout de longues négociations, il ne compte plus laisser passer sa chance. En abandonnant son ambition personnelle, le socialiste avait toutefois permis à son parti de peser plus sur le fond, afin de “protéger” les Belges sur le plan social.

Paul Magnette rêve désormais d’une Vivaldi 2 ou d’une coalition “la plus progressiste possible”.
Objectif ? Réussir une réforme fiscale pour augmenter le pouvoir d’achat des bas et moyens revenus, refinancer les soins de santé et investir dans une transition écologique “juste”, le tout en taxant le capital. Du côté francophone, sachant que le PTB se met lui-même hors jeu, Magnette rêve idéalement d’un Olivier avec les écologistes et les Engagés.
Rêve complémentaire: rejeter le MR de Georges-Louis Bouchez dans l’opposition. La famille socialiste devrait être assurée d’être la première du pays avec le recul des libéraux flamands. Un argument de poids pour viser le Seize et peser (encore) dans les choix socioéconomiques. Mais la configuration flamande imposera sans doute, au fédéral, d’autres scénarios, plus complexes.

Aujourd’hui, comme hier, nous, les socialistes, sommes prêts à assumer nos responsabilités. Et je suis prêt à ­assumer les miennes” – Paul Magnette

Le Colonel – Alexander De Croo 
(Open Vld)

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Alexander De Croo vient de porter la destinée du pays pendant quatre ans, un peu par défaut vu le poids de son parti, mais avec beaucoup de conviction. Affrontant les crises, du covid à la guerre en Ukraine et à l’inflation, le leader de la Vivaldi a fait barrage aux risques d’effondrement économique en soutenant les citoyens et les entreprises (via le fameux droit passerelle). Mais au-delà, De Croo peine à con­vaincre sur sa capacité à réformer le pays et à bâtir un “projet positif pour la Belgique”. La faute à une coalition trop hétéroclite, composée de sept partis cherchant à se positionner en permanence.

Si Alexander De Croo est populaire à titre personnel, son parti est en pleine bérézina: avec 7% dans les derniers sondages, l’Open Vld atteint un plancher historique. Bart De Wever, qui rêve d’avaler les libéraux flamands, a beau jeu de pointer du doigt un Premier qui a “sacrifié la prospérité flamande pour sa carrière personnelle”. Les compromis de la Vivaldi ont été marqués par le poids du PS et la proximité de De Croo avec les écologistes – dont il a tenté de se distancier en fin de législature. Au MR, on accuse le Premier d’avoir renoncé à sa ligne libérale. De Croo n’a désormais plus le choix: il doit mettre toute sa notoriété dans la campagne pour redresser son parti. Et espérer sauver ce qui peut l’être pour participer à la prochaine majorité. Une deuxième législature au Seize semble compromise. Même si, dans les faits, il y restera… en affaires courantes.

De Croo n’a désormais plus le choix: il doit mettre toute sa notoriété dans la campagne pour redresser son parti.

Le Commandant – Sammy Mahdi (CD&V)

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Le CD&V, bien que déforcé par rapport aux glorieuses heures de “l’Etat CVP”, reste un pivot de la politique belge. Après une crise interne, la “promesse” Sammy Mahdi a repris les commandes. Le bilan du parti au sein de la Vivaldi est modeste, mais le ministre des Finances Vincent Van Peteghem a sauvé les meubles en fin de législature: après l’échec retentissant de la réforme fiscale, son premier bon d’Etat l’a imposé aux yeux du grand public. Pour le reste, l’ancien Premier ministre, Jean-Luc Dehaene, a été rappelé au secours dans une vidéo réalisée avec l’intelligence artificielle.

Suffisant? En Flandre, le parti chrétien-démocrate (il a gardé son label, contrairement aux Engagés) devrait rester un partenaire incontournable dans un paysage morcelé. S’il a remis le communautaire à son programme, c’est par conviction, mais aussi pour lorgner la N-VA au niveau flamand. Le sursaut des Engagés, du côté francophone, devrait lui donner des assurances au fédéral. De quoi espérer remettre sur le métier la réforme fiscale de Vincent Van Peteghem et peser à tous les niveaux? Dans notre Belgique complexe, le centre chrétien-humaniste aura toujours un rôle à jouer pour tenter de relier la droite et la gauche, la Flandre et la Wallonie, des pôles plus polarisés que jamais. Retrouvera-t-il sa capacité à fournir des Premiers ministres: Martens, Dehaene et Leterme attendent leur successeur.

Le Capitaine – Georges-Louis Bouchez (MR)

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Le MR est de tous les gouvernements fédéraux depuis 1999, sans discontinuer. Avec Charles Michel et Sophie Wilmès, il a disposé de deux Premiers ministres récemment. C’est dire combien les libéraux francophones se sont imposés comme un pivot de la Belgique fédérale. Avec son positionnement qui tranche du côté francophone, le parti de Georges-Louis Bouchez a toutefois connu de longues années d’opposition avant de revenir en 2020 en ­Wallonie et en Fédération ­Wallonie-Bruxelles, pas à Bruxelles.

En campagne électorale, le slogan tranche: le parti libéral est la seule force de droite en Belgique francophone, seule contre les “cinquante nuances de gauche”. Cette ligne de rupture face au PS était celle de Didier Reynders, de Charles Michel et aujourd’hui de Georges-Louis Bouchez. L’hyper communication du président irrite les socialistes et écologistes. Le MR risque-t-il une cure d’opposition? Au fédéral, pas sûr, car les Engagés pourraient s’allier à lui pour soutenir l’entrepreneuriat et la N-VA pourrait voir en lui un allié socioéconomique. En Région bruxelloise, Bouchez conquiert les esprits. En Wallonie, le jeu est plus serré. Le parti rameute ses troupes et… des Wallons connus comme Julie Taton et Marc Ysaye. Le MR compte sur Sophie Wilmès pour négocier et arrondir les angles. De là à retrouver le Seize? C’est le rêve secret du président.

La Lieutenante – Melissa Depraetere (Vooruit)

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Avant le dérapage raciste de Conner Rousseau lors d’une soirée arrosée et son retrait de la présidence à l’automne dernier, Vooruit avait le vent en poupe. Melissa Depraetere, qui a pris le relais, suit la même ligne et le parti socialiste flamand pourrait bien être le best of the rest derrière le Vlaams Belang et la N-VA en juin prochain. La ligne socioéconomique de Vooruit est un peu différente de celle du PS, notamment en ce qui concerne l’activation des chômeurs. Le vice-Premier Frank Vandenbroucke, passé par Oxford, est un partisan de “l’Etat social actif” anglo-saxon. Sur le plan sécuritaire, la gauche flamande est plus ferme.

Il n’en reste pas moins que Vooruit pourrait permettre au PS d’être à la tête de la principale famille politique du pays, une clé pour le Seize. Le parti pourrait également jouer un rôle d’intermédiaire avec la N-VA en vue d’une grande négociation: Bart De Wever et Conner Rousseau n’avaient pas fait grand mystère de la possibilité de former ensemble le cœur de la future majorité flamande. Et si Vooruit était le parti pivot de l’après-juin 2024? Et si le Seize passait par là, une première depuis le Brugeois Achille Van Acker, dans les années 1950, quand le parti socialiste était encore unitaire?

Les Sergents – Jean-Marc Nollet, Rajae Maouane, Nadia Naji et Jeremie Vaneeckhout 
(Ecolo/Groen)

© James Arthur
© James Arthur
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Le défi climatique est prioritaire et les écologistes sont là pour le rappeler, s’il le fallait encore. Mais la législature ne fut pas évidente pour les Verts, forcés d’accepter un prolongement de deux réacteurs nucléaires pour 10 ans, ce qui était jusqu’ici un tabou pour eux. Et accusés de ne prôner qu’une écologie “punitive”. Avec son “écosocialisme”, Paul Magnette est un allié, bien sûr, mais il marche aussi sur leurs plates-bandes, de même que des Engagés revivifiés, notamment, à la conviction environnementale. Ces derniers pourraient-ils les remplacer au sein des coalitions? Tout dépend du score des Verts qui, en dépit des attaques, se maintiennent tant bien que mal dans les intentions de vote.

En Région bruxelloise, Ecolo a imposé sa marque, avec la transition économique et le plan Good Move: l’air est devenu plus pur, la qualité de vie meilleure, les entreprises plus durables… Mais là encore, ce ne fut pas sans retour de manivelle: grognes sur l’immobilisme routier, menaces d’entreprises désireuses de quitter la ville, etc. Et on ne parle pas du débat sur le communautarisme. Ecolo-Groen va-t-il payer le prix de sa participation, comme souvent dans le passé? Les Verts sont semblables aux canaris dans la mine qui annoncent le désastre imminent. Ce sont des lanceurs d’alerte et des sergents laborieux, travailleurs, y compris sur le plan démocratique. Mais à l’épreuve de la gestion, on ne leur laisse rien passer.

L’Eclaireur – Maxime Prévot 
(Les Engagés)

© James Arthur

L’ancien parti social-chrétien, puis humaniste, avait perdu de sa superbe au fil du temps. Maxime Prévot, bourgmestre de Namur, a repris l’héritage de Joëlle Milquet et Benoît Lutgen à la présidence, en janvier 2019. En éclaireur d’un monde politique discrédité, il a chamboulé la maison de fond en comble. Une grande réflexion, baptisée “Il fera beau demain”, a permis aux Engagé.e.s de voir le jour en mars 2022. Et la sauce semble prendre. Après un travail programmatique de fond, la visibilité est venue avec une série de recrues issues de la société civile… et du MR: Yvan Verougstraete (Medi-Market), Vincent Blondel (UCLouvain), Jean-Jacques Cloquet (aéroport de Charleroi), Yves Coppieters (épidémiologiste), Armelle (RTBF), Elisabeth Degryse (Mutualité chrétienne), mais aussi Jean-Luc Crucke et Lyseline Louvigny.

Les sondages, qui situent le parti à 13% en Wallonie, font des Engagés les plus courtisés par le PS et par le MR en vue des futures majorités. Maxime Prévot a exprimé sa volonté de revenir au pouvoir après une législature d’opposition. Sur le fond, il y a un peu du “en même temps” du président français Emmanuel Macron originel: la santé est la grande priorité, mais le libéralisme social est la ligne économique et le retour du nucléaire est souhaité. Quel cap politique et économique le centre soutiendra-t-il? Au centre-droit? A part les extrêmes droite et gauche, Maxime Prévot dit ne pas avoir de tabou et des ténors du parti disent… que l’Olivier (PS-Ecolo-Engagés) cher à Paul Magnette n’est pas leur premier choix. Revenu de nulle part, il pourrait avoir une influence que l’on n’attendait plus.

L’Espion – François De Smet (DéFI)

© JASPER JACOBS

Avec ses deux députés fédéraux durant la législature qui s’achève, dont le président François De Smet, DéFI était le Petit Poucet francophone. Mais il s’est démené comme un beau diable. En Région bruxelloise, le parti pèse davantage et participait à la majorité de Rudi Vervoort. Mais en Wallonie, il ne décolle pas, malgré sa volonté de s’y implanter. Pour François De Smet, le défi – sans mauvais jeu de mot – n’est pas mince en vue des élections de juin: exister au centre face au réveil des Engagés, avec qui un rapprochement avait été initié et rapidement avorté pour cause de divergences philosophiques et institutionnelles. DéFI, l’air de rien, reste cet espion tapi au cœur du système belge pour scruter les dérives flamandes et titiller les conservatismes francophones.

Avec l’arrivée du juge Michel Claise, qui débarque en politique après sa retraite et l’affaire Qatargate, François De Smet avance un nouveau pion. Et met sur la table un nouveau dossier: la lutte contre la criminalité financière qui pourrait rapporter des milliards dans un pays transformé en Etat-narco. Cela risque de faire davantage encore de DéFI un underdog qui se bat, légitimement, contre les dérives belges. Cela dit, ses élus pourraient s’avérer importants dans la perspective d’une équation politique complexe après le scrutin. DéFI pourrait servir ­d’appui à une ligne libérale sociale, son ADN, ou au retour du nucléaire, notamment. Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours…

Les sondages, qui situent le parti
à 13% en Wallonie, font des
Engagés les plus courtisés
par le PS et par le MR en vue
des futures majorités.

Les Bombes – Tom Van Grieken (Vlaams Belang) et Raoul Hedebouw (PTB)

© BELGA
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Ce sont deux bombes de la campagne et, potentiellement, des négociations d’après-scrutin. Elles sont de nature très différente, mais elles ont tous les deux une dimension extrême et se rejoignent sur un point: tant le Vlaams Belang que le PTB ne participeront, a priori, pas au pouvoir. Les votes des électeurs pour ces formations restent perdues en termes d’actions. Les deux présidents, Tom Van Grieken et Raoul Hedebouw, sont des figures charismatiques, là encore d’une nature très différente. Mais un autre point les relie: tant le Vlaams Belang que le PTB pourraient terminer en tête de leur compétition électorale.

A l’extrême droite flamande, le Vlaams Belang caracole en tête des sondages, laissant augurer d’un nouveau “dimanche noir”. Que l’on ne s’y trompe pas, le parti du marketeer Van Grieken joue bien le jeu sécuritaire, mais son programme socioéconomique cache bien son jeu et est davantage ancré à gauche. L’indépendantisme flamand est chevillé au corps de cette formation qui rêve du grand soir: si le Belang et la N-VA obtiennent à deux la majorité des suffrages nordistes, la tentation sera grande chez certains de mener un “coup d’Etat institutionnel” pour réclamer davantage d’autonomie. Bart De Wever, président de la N-VA, n’est guère tenté et demande avant tout au Vlaams Belang de nettoyer ses écuries, les liens avec les groupuscules nazis ou les mouvements flamingants extrêmes étant encore très nombreux.

Le PTB dit n’envisager qu’une participation dans la majorité 
de l’une ou l’autre ville ou commune. En attendant, tant les
 socialistes que les écologistes 
se gauchisent pour lui répondre.

A l’extrême gauche francophone, le PTB est pointé en forte progression et rêve secrètement de devenir le premier parti à Bruxelles (où il est en tête dans le dernier sondage) ou en Wallonie (mais le PS résiste bien). Raoul Hedebouw, son président, est un redoutable communicateur qui inspire la sympathie, jusque dans le rang de ses opposants. Ceci dit, le programme du PTB est d’un communisme archaïque, centré sur la taxation des richesses, qui serait un désastre majeur pour la Belgique francophone. Au pouvoir? Le PTB affirme n’envisager qu’une participation dans la majorité de l’une ou l’autre ville ou commune, après le scrutin local d’octobre prochain. En attendant, sa capacité de nuisance est grande: tant les socialistes que les écologistes se gauchisent pour lui répondre.

En raison de ces deux bombes, pas moins d’un tiers des voix à la Chambre risquent d’être gelées pour le grand Stratego de l’après-scrutin.

Le Démineur - Le roi Philippe

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Le grand arbitre, celui qui devra balayer les bombes et recoller les morceaux entre les partis, c’est Philippe. Le Roi nomme encore les missionnaires en tous genres pour apaiser, déminer, informer, réconcilier, etc. Les termes sont devenus de plus en plus nombreux au fil du temps. Même si, en réalité, ce sont bien les partis qui tirent les ficelles. Il sera intéressant de voir si le Palais passera par la case des extrêmes dans ses consultations si le Vlaams Belang et le PTB arrivent en tête. Pour la forme, car l’obsession de Philippe sera de trouver une solution. Cela pourrait prendre du temps. Le record actuel, ce sont ces 541 jours de 2010-2011.

Le Roi devra également veiller à la santé budgétaire et économique du pays. Le Fonds monétaire international a mis en garde, en ce début d’année, contre un blocage politique de longue durée alors qu’un assainissement budgétaire et des réformes structurelles sont indispensables face au poids du vieillissement de la population et de la transition énergétique, pour ne pas parler des tensions géopolitiques. Le navire Belgique ne pourra pas rester sans pilote. Lors du Manager de l’Année de Trends-Tendances, le commissaire européen Didier Reynders a eu cette réplique piquante lorsque l’on parlait de l’après-scrutin: “le prochain gouvernement, ce sera… l’actuel en affaire courantes”.

Retrouvez l’ensemble des articles de notre dossier “L’avenir de la Belgique se joue en 2024”

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