Signe de mauvais augure pour les constructeurs automobiles européens : “Vendez vos actions, la compétition chinoise est là”

Volkswagen ID.7, new large all-electric sedan, is seen at it's world premier presentation, in Berlin, Germany, April 17, 2023. REUTERS/Fabrizio Bensch

Renault et Volkswagen ont reçu une mauvaise note de la part des analystes d’UBS. Ils conseillent aux investisseurs de se débarrasser des actions des deux constructeurs. La raison : la concurrence grandissante des véhicules électriques en Chine. Mais Europe aussi le VE chinois s’impose.

Dans le monde de la finance, les notations des experts ne sont pas anodines. Ils collent des étiquettes aux actions. Elles vonts du moins glorieux au plus positif : “vendre”, “neutre”, “garder”, “acheter” (en résumé). Une telle note peut vite changer le cours d’une action. Elle en dit généralement aussi beaucoup sur le contexte économique. C’est donc un bien mauvaise nouvelle que le constructeur automobile allemand Volkswagen et le français Renault ont reçu de la part des analystes d’UBS, tard jeudi. Dans une note, ils conseillent aux investisseurs de vendre les actions. Les suggestions de vente, de la part d’analystes, sont pourtant plutôt rares. Elles ne représentent que 9% des conseils donnés, en moyenne, selon une étude publiée il y a une semaine.

Mais le résultat est sans appel: les titres ont chuté de 4 et de 6% respectivement, vendredi.

Concurrence chinoise

“Nous pensons qu’il est peu probable que VW puisse faire face à la prochaine avancée chinoise sans impact négatif sur les bénéfices”, justifient les experts dans la note, consultée par CNN. Il s’agit notamment de la concurrence des véhicules électriques – un segment où Volkswagen est encore moins présent, alors que la part de l’électrique dans le parc total augmente rapidement.

“Les constructeurs de masse traditionnels sont les plus exposés au risque de pertes structurelles de parts de marché en raison de l’intensification de la concurrence des entreprises chinoises et de Tesla”, ajoutent-ils. “Renault est l’un des noms les plus exposés ici.”

Ils parlent de la Chine. Volkswagen est un des mastodontes du marché local. Le marché chinois est d’ailleurs le plus grand marché unique pour Volkswagen. Mais au premier trimestre de cette année, VW a perdu la première place en termes de ventes – le constructeur chinois BYD est passé devant. En juillet, VW a vendu 150.000 véhicules en Chine (constant par rapport à il y a un an), contre 230.000 pour BYD (hausse de 45% par rapport à juillet 2022), selon les chiffres du secteur. La présence de Renault est beaucoup moins importante en Chine : les marques françaises représentent, ensemble, 0,5% du marché.

Mais on peut ajouter qu’en Europe aussi, la concurrence chinoise arrive. Surtout sur le segment des véhicules électriques. En Allemagne, les marques nationales sont déjà battues par l’Américain Tesla. En juillet, l’Atto-3 de BYD est devenue la voiture électrique la plus vendue en Suède – et les pays nordiques sont souvent précurseurs de tendances en ce qui concerne la conduite électrique. En Belgique, c’est MG qui démarre en trombes. En revanche, c’est Renault qui a une position confortable en Europe, avec la Dacia Spring, la citadine électrique qui était le troisième VE le plus vendu en 2022.

Si vous ne pouvez les battre, achetez-les

“If you can’t beat them, buy them”, veut une expression anglaise. Et c’est ce qui est en train d’arriver en Chine. Les marques européennes rachètent des parts de marques locales pour se repositionner sur le marché. VW a par exemple pris une part de 5% dans Xpeng, en juillet. Les deux groupes vont aussi développer deux nouveaux modèles ensemble.

Renault de son côté a annoncé une co-entreprise avec Geely, pour construire des moteurs thermiques (pour des véhicules hybrides mais pas que), en juillet également. Mais pour les analystes d’UBS, ces partenariats ne seraient donc pas un rempart assez solide pour contenir la concurrence.

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