“Les risques sont plus élevés qu’ils ne l’ont été depuis longtemps” : après Jamie Dimon, David Solomon de Goldman Sachs appelle lui aussi à la vigilance

David Solomon, CEO de Goldman Sachs. (Photo by Taylor Hill/Getty Images)

Le contexte mondial de tension géopolitique fait réagir les dirigeants des grandes banques. Le CEO de Goldman Sachs appelle les investisseurs à être prudents, au vu des risques, “au niveau le plus élevé depuis longtemps” qui courent. Il s’attend aussi à ce que l’effet des taux d’intérêt se fasse encore sentir.

Vendredi, Jamie Dimon s’est fait remarquer avec des déclarations fortes. La présentation des résultats trimestriels de sa banque, JP Morgan, est toujours l’occasion pour lui de s’exprimer sur l’état général de la finance, de l’économie et du monde. Et il n’y est pas allé du dos de la cuiller.

“La période la plus dangereuse depuis des décennies”, énonce-t-il, parlant du contexte géopolitique marqué par la guerre en Ukraine et plus récemment par la guerre entre Israël et le Hamas. Elles pourraient avoir un impact considérable sur les marchés mondiaux de l’énergie et de la nourriture, ainsi que sur les relations géopolitiques et le commerce international. “Je pense que nous devons être très prudent” au vu des nombreuses incertitudes dans le monde, ajoute-t-il.

“Les risques sont plus élevés qu’ils ne l’ont été depuis longtemps”

Les grosses banques américaines, comme Citigroup, Wells Fargo, Bank of America et Morgan Stanley, publient leurs résultats à quelques jours d’intervalle. Ce mardi, c’était donc au tour de Goldman Sachs. Là aussi, le CEO emblématique, David Solomon, n’a pas été parcimonieux en commentaires sur le climat actuel.

“Il y a eu une escalade des tensions géopolitiques dans le monde – la guerre en Ukraine, les tensions actuelles avec la Chine et maintenant le conflit au Moyen-Orient”, analyse-t-il, relayé par Insider. “Dans l’ensemble, les niveaux de risque sont plus élevés qu’ils ne l’ont été depuis longtemps.” Il appelle ainsi les investisseurs à se positionner de manière prudente et à être vigilants, car il y a des risques pour la croissance et la stabilité économiques, aux États-Unis et dans d’autres pays. C’est certainement vrai aussi pour l’Europe.

Taux d’intérêt : l’effet encore doit se faire sentir

Solomon (qui annonce aussi mettre fin à son hobby de DJ dans les boîtes new-yorkaises par la même occasion, pour l’anecdote), s’exprime aussi sur les taux d’intérêt. L’inflation résiste ces derniers mois aux États-Unis et d’autres données, comme le marché du travail, montrent que l’économie est résiliente. Il faudrait donc s’attendre à ce que les taux restent élevés plus longtemps que ce qu’on imaginait.

Leur effet sur l’économie doit en plus encore se faire sentir. “Je reste persuadé qu’il y a eu un décalage dans ce resserrement”, estime-t-il. “Je pense qu’au cours des deux à quatre prochains trimestres, l’impact de ce resserrement sera plus évident et créera des ralentissements dans certains domaines”, avertit-il. Le CEO, en poste depuis 2018, ajoute néanmoins qu’il ne s’attend pas nécessairement à une récession.

Les taux américains devraient être arrivés en bout de course, cela dit. La plupart des observateurs s’attendent à ce que la Fed n’annonce pas d’augmentation, lors de sa réunion dans deux semaines.

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