Oui, la Belgique peut avoir le zéro carbone ET la croissance

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Un rapport de McKinsey démontre que la transition écologique coûtera cher : 2 à 3% du PIB par an d’ici 2050. Mais les opportunités pour notre économique sont nombreuses : hydrogène, éolien off-shore, économie circulaire, rénovation des bâtiments…

Les études se multiplient et les sécheresses en témoignent chaque jour davantage : la lutte contre le dérèglement climatique est bien LE défi majeur de notre époque qui n’en manque portant pas, entre guerres et contraintes budgétaires. L’ambition d’atteindre la neutralité carbone en 2050, décidée au niveau européen, est un enjeu immense, mais réaliste et représente une opportunité économique majeure.

Oui, la Belgique peut voir en même temps le zéro carbone en 2050 et la croissance économique : c’est le message d’un rapport publié ce 20 juin par le bureau d’études McKinsey. Une façon de dire que l’on peut voir la bouteille à moitié pleine plutôt qu’à moitié vide. Et que les partisans de la théorie de la décroissance ne voient pas les opportunités qui se présentent à nous.

Oui, cela coûtera très cher

Bien sûr, la facture de cette transition sera salée. McKinsey chiffre le montant à dépenser à 415 milliards d’euros en investissement cumulés, soit 2 à 3% du PIB d’ici 2050. La rénovation et l’isolation des bâtiments représentera le coût le plus important, devant les mesures à prendre pour adapter les secteurs économiques, industrie en tête, aux objectifs européens.

Lire aussi: Le rapport McKinsey

Tout cela nécessitera une action « audacieuse et coordonnée », insiste le bureau d’études. Plusieurs études et interventions d’acteurs soulignent aussi, ces derniers temps, que ce combat ne pourra être gagné qu’au niveau européen. C’était encore le cas, entre autres, d’Engie lors de la présentation de sa stratégie zéro carbone, la semaine dernière.

Mais oui, c’est une opportunité

Pour autant, la décroissance est loin d’être une fatalité, même si tout le monde s’accorde pour dire que des efforts de sobriété sont nécessaires.

En terme d’opportunités économiques, la Belgique a déjà bien compris qu’elle pourrait tirer son épingle du jeu de deux évolutions majeures. Premièrement, Anvers a tout pour devenir un hub européen de l’Hydrogène. McKinsey évoque un marché potentiel de quatre milliards par an. Deuxièmement, l’olien off-shore peut devenir un produit d’exportation : en faisant de la mer du Nord la principale centrale électrique du continent, le gouvernement De Croo marche ans la bonne direction.

Les autres opportunités économiques se nomment recyclage des batteries, du cuivre et de l’acier inoxydable, ainsi que le gigantesque chantier de la rénovation du bâtiment. La boucle est bouclée : les centaines de milliards nécessaires à isoler peuvent aussi se transformer en jackpot pour le secteur. Mc Kinsey évoque encore la révolution agricole et les biotechnologies u rang des domaines dans lesquels la Belgique excelle.

Décarbonation ET croissance ne sont définitivement pas incompatibles.

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