” La Wallonie ne va pas bien, même si elle va mieux “

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“La Wallonie ne va pas bien, même si elle va mieux, martèle Jean-François Héris. Pour que l’on puisse un jour parler de bonne santé économique, une rupture est nécessaire. Il faut changer fondamentalement la façon dont on travaille pour créer de l’activité économique, qui constitue la seule et unique façon de s’en sortir.”

Se sortir de quoi ? Du marasme consécutif (notamment) à la crise économique et financière, qui laisse la Wallonie très affaiblie…mais pas exsangue. “C’est vrai, lorsque l’on regarde les chiffres, on constate que la Wallonie n’a pas trop mal résisté. Même sur la période 2009-2013, la croissance du PIB wallon est restée positive, alors qu’en zone euro on se retrouve avec des valeurs largement négatives. L’industrie manufacturière a été particulièrement touchée à cause de la baisse de la demande mondiale, mais l’emploi a été relativement préservé.” Un constat que l’UWE tient toutefois à nuancer : “C’est grâce essentiellement à la création d’emplois publics et subsidiés !”, s’indigne Jean-François Héris. Non seulement ce phénomène ne date pas d’hier, mais en plus il n’a pas empêché le chômage de progresser en Wallonie. “Au final, le marché du travail wallon reste profondément déséquilibré, et la création de richesse reste largement insuffisante”, conclut-on à l’UWE.

Dans ces conditions et compte tenu du fait que la 6ème réforme de l’Etat va exercer une forte pression budgétaire sur les Régions, que faire ? “Ce gouvernement aura cinq ans pour agir ; il doit saisir l’occasion de faire changer les choses. Pour cela, il faudra poser des choix en faveur de la croissance des entreprises, en réduisant le coût du travail et les coûts énergétiques, en investissant dans l’enseignement pour que celui-ci soit résolument tourné vers l’emploi et en particulier vers les emplois en pénurie, en simplifiant le service public et en redynamisant l’industrie, qui reste la colonne vertébrale d’une économie en bonne santé”, pointe Jean-François Héris, qui vise de ramener le chômage à 5,5% et la croissance à 3% en 2025. Le président déplore toutefois que ce message ne veuille visiblement pas être entendu. “L’UWE a réalisé des capsules vidéo qui illustrent son mémorandum, articulées autour de 7 grandes priorités ‘pour une Wallonie forte’. Elles ont été censurées par le CSA. Pour quel motif ? Ça n’est pas clair, mais nous comprenons qu’elles étaient tendancieuses et auraient probablement pu influencer le scrutin. Ce n’est franchement pas ce que l’on espère comme type de démocratie…”

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