Chypre: le plan de sauvetage trop tardif

© REUTERS/Andreas Manolis

Chypre aurait dû demander dès 2011 un plan de sauvetage européen pour éviter les conditions draconiennes qui ont accompagné celui finalement conclu au printemps, a estimé mardi le gouverneur de la Banque centrale, Panicos Demetriades.

Témoignant devant une commission parlementaire chargée de définir les responsabilités dans la crise, M. Demetriades, qui avait pris ses fonctions en mai 2012, a présenté les nombreux courriers qu’il avait adressés au gouvernement pour le presser de négocier avec Bruxelles. L’ancien président Demetris Christofias doit témoigner devant la commission le 22 août et son successeur Nicos Anastasiades, élu en février, le 26.

Selon M. Demetriades, le plan de sauvetage aurait été moins douloureux si Chypre l’avait demandé juste après la décote de la dette grecque fin 2011, qui a coûté environ 4,5 milliards d’euros aux banques chypriotes. “Une demande aurait dû être déposée fin 2011 ou début 2012, parce qu’il était évident que les banques ne disposaient plus des capitaux requis et que l’économie chypriote montrait des signes d’instabilité”, a-t-il déclaré.

Mais M. Christofias, qui espérait pouvoir emprunter les sommes nécessaires en Russie, a attendu juillet 2012 pour demander le plan de sauvetage, puis traîné les pieds dans les discussions, obligeant M. Anastasiades à accepter dans l’urgence des conditions drastiques. En contrepartie d’un prêt de 10 milliards d’euros, le pays a en effet dû se résoudre à la disparition de sa deuxième banque Laïki et à une restructuration radicale de la première, Bank of Cyprus, dont les comptes dépassant les 100.000 euros ont été ponctionnés de 47,5%.

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