Toutes hontes bues

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Non, les viticulteurs français n’ont pas résisté massivement en fourguant aux Allemands d’infâmes piquettes déguisées en grands crus et s’ils ont camouflé une partie de leurs stocks derrière des murs artistement camouflés, c’était pour spéculer. En quelques semaines de 1940, la Bourgogne vend l’équivalent d’une année complète. La Champagne connaît un âge d’or et Monaco devient la capitale mondiale du commerce des vins. Chaque jour, des dizaines de convois de wagons-réservoirs partent pour Berlin. Les prix s’envolent. Des fortunes ” stupéfiantes ” s’édifient en un temps record, au point que nombre de négociants et producteurs ont jugé plus prudent de détruire leurs archives relatives à cette période, explique ce livre- enquête qui détricote méthodiquement l’histoire ” résistantialiste ” que les vignerons français colportent aujourd’hui encore.

Christophe Lucan, Le vin et la guerre, éditions Armand Colin, 432 pages, 24 euros.

Par Guillaume Capron

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