A Anvers, le CPAS fait appel à des détectives privés

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Le ministre Denis Ducarme s’y oppose mais les Anversois sont loin de s’avouer battus.

Soupçonnant certaines personnes soutenues par le CPAS de la ville de bénéficier secrètement de revenus étrangers, les autorités anversoises avaient débloqué un budget de 150.000 euros pour que la société néerlandaise Soza Expert puisse procéder aux investigations nécessaires. Les premiers résultats viennent de tomber : Soza a identifié 23 propriétaires à l’étranger, et une personne – auprès de laquelle le CPAS cherche à récupérer 48.000 euros – a déjà été priée de quitter le logement social qu’elle occupe.

Tout cela est-il bien légal ? Le CD&V, dans l’opposition, avait de sérieux doutes à ce sujet, tout comme Denis Ducarme, ministre fédéral de l’Intégration sociale, qui vient de tacler le CPAS de la métropole pour violation du secret professionnel. Ce dernier a en effet été imposé par le législateur pour contrebalancer l’inévitable immixtion du travailleur social dans la vie privée de tout demandeur d’aide. Pour le N-VA Fons Duchateau, le secret professionnel auquel sont astreints les mandataires et le personnel du CPAS ne tient plus lorsque les personnes qui font l’objet d’une enquête ont marqué leur accord sur celle-ci, ce qui promet une belle empoignade juridique.

Plus subtilement, le président du CPAS anversois invite le ministre à s’occuper de ses affaires. Le ménage prié de quitter le logement social qu’il occupe, explique l’institution, en est locataire depuis le début du siècle alors qu’il a, voici sept ans déjà, acheté un logement en Turquie. Il y a en réalité, poursuit le président, deux enquêtes: une pour compte du CPAS et une autre pour compte de la société de logement social. Et pour ce dernier domaine, précise-t-il, le ministre Ducarme n’est pas compétent.

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