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La Bourse et le foot font-ils bon ménage ?

Etre fan d’un club de football est une chose. Acheter des actions de ce club de foot en est une autre. Beaucoup moins rentable du reste, car, tout comme pour Facebook, la notoriété n’est pas synonyme de succès en Bourse. C’est ce que découvrent depuis une semaine ceux qui auraient eu l’idée de profiter de l’introduction en Bourse du club Manchester United pour acheter ses actions.

L’action du club mancunien a été introduite à 14 dollars. Or, au lieu de progresser, elle traîne en-dessous de son cours d’introduction, soit autour de 13 dollars, quand les banquiers et les propriétaires du club espéraient atteindre les 20 dollars. Comme quoi, disposer de 650 millions de fans n’est pas un sésame pour réussir en Bourse.

Il faut dire que la Bourse est méfiante par nature. Quand un club de foot comme Manchester United entre en Bourse, c’est généralement pour réduire son endettement. Or ici, les investisseurs ont appris que Manchester United venait de s’assurer le transfert de l’attaquant néerlandais Robin Van Persie. Un transfert qui a réjoui les supporters mais un peu moins les investisseurs, au vu du coût de l’opération : on parle en effet d’un transfert de 30 millions d’euros, ce qui fait grincer les dents de certains investisseurs, car comment se désendetter si on augmente à ce point les coûts.

Cela dit, le cas de Manchester United n’est pas isolé. L’histoire des clubs de foot et de la Bourse ne ressemble pas vraiment à un mariage idyllique. En Europe, une quarantaine de clubs ont fait leur entrée en Bourse, généralement durant les années 90, soit en pleine euphorie boursière. Depuis lors, il n’en reste royalement qu’une vingtaine. Et quand on observe l’indice boursier de ces 20 clubs, force est de constater qu’il est non seulement très volatil, mais il est également négatif. Autrement dit, acheter des actions d’un club de foot, c’est la quasi-certitude de perdre de l’argent !

Pourquoi ce désamour entre le foot et la Bourse ? Essentiellement, parce que la valeur des actifs d’un club de football est trop incertaine : un joueur peut se blesser et toutes vos prévisions de gains tombent alors à l’eau. De même, une introduction en Bourse peut parfois aussi être destinée à financer la construction d’un nouveau stade, qui peut hélas également être retardé dans sa construction. C’est ce que vit par exemple l’Olympique Lyonnais dont le grand stade devait être prêt pour 2010 et qui ne le sera qu’en 2014. Conséquence, ce club a perdu toute crédibilité auprès des investisseurs. Enfin, il y a tout simplement les résultats sportifs qui par définition sont très incertains. Voilà pourquoi investir dans les clubs de foot tourne souvent au fiasco.

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