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L’envers humain de la crise économique chiffrée

L’économie, ce n’est pas seulement des chiffres d’affaires, des prévisions de croissance ou des stratégies d’entreprises. L’économie, c’est aussi de l’humain ! J’en veux pour preuve deux histoires qui en disent long sur l’état de délabrement de nos économies…

La première a trait aux Espagnols : quiconque a déjà été dans ce pays sait à quel point les Espagnols adorent les enfants. Malgré la crise, malgré les restrictions que les Espagnols s’imposent comme, d’aller moins souvent au restaurant ou de ne choisir que les produits les moins chers dans un supermarché ou de consommer du tabac à rouler plutôt que d’acheter des paquets de cigarettes, jusqu’ici les enfants étaient épargnés par la crise.

Mais ce n’est hélas plus le cas aujourd’hui, les statistiques le prouvent, les parents espagnols ont également décidé de… sacrifier l’argent de poche de leurs enfants ! La paga, comme on l’appelle en Espagne, c’est-à-dire l’argent de poche des enfants a baissé de 38% en 4 ans ! Et argent ne représente plus que 9 euros et 7 centimes par foyer et par an, autant dire, RIEN !

Et pendant ce temps-là, à l’autre bout du monde, en Chine, plus précisément, un tribunal vient de condamner une fille pour manque de piété filiale ! Un tribunal a donc imposé à une Chinoise de venir voir sa mère, âgée de 77 ans, au moins une fois tous les deux mois, et en particulier durant les fêtes et jours fériés. Là encore, c’est fou, car autant les Espagnols adorent leurs enfants, autant les Chinois ont une tradition ancestrale d’honorer leurs parents. En Chine, tout le monde apprend dès la maternelle les 24 règles de piété filiale à respecter à partir de textes qui remontent à la dynastie Yuan au XIII siècle !

Alors, pourquoi imposer par un jugement ce qui fait partie de la tradition ? Parce qu’en Chine, l’urbanisation, la migration des paysans vers la ville pour gagner leur vie, a brisé ce modèle de soutien aux parents. En clair, les enfants doivent aller loin de leur village natal pour gagner leur vie, et souvent les parents âgés restent isolés, loin des enfants qu’ils ne voient qu’une fois par an, souvent pour le Nouvel An. Ce jugement est une forme d’hypocrisie selon certains observateurs ; le parti communiste chinois qui dirige le pays connait ce phénomène depuis des années, mais il préfère culpabiliser les chinois, car il n’a pas les moyens d’ouvrir des maisons de retraite ou d’offrir une sécurité sociale digne de ce nom. Eh oui, derrière la crise, derrière les chiffres de croissance ou de récession, il y a d’abord et avant tout des êtres humains !

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