La start-up N1GHT.com n’a pas de revenus… mais des investisseurs

Santiago Malter-Terrada et Martin Drabs, les cofondateurs de N1GHT.com © PG

La PME bruxelloise Agilis annonce une levée de fonds à 1 million d’euros. Inconnue, cette start-up parie sur une plateforme pour les amateurs de sorties. Un audacieux pari qui a séduit plusieurs investisseurs privés, malgré l’absence de revenus en 2013.

Un million d’euros. Le chiffre interpelle. Surtout quand on parle d’une start-up belgo-belge. Santiago Malter-Terrada et Martin Drabs, les cofondateurs de N1GHT.com, l’ont bien compris. Aussi, ils avancent malignement d’une levée de fonds à 1 million d’euros pour faire parler de leur jeune PME. Quand on les rencontre, ces deux jeunes évoquent des termes très à la mode sur le Net : du native advertising, de la curation de contenu et un brin de gamification…

Marketing d’événements

Le concept de N1GHT.com est pourtant plus simple qu’il n’y paraît : début 2013, les entrepreneurs ont imaginé une plateforme mêlant l’univers du Web et le monde de la nuit. Le site prend la forme d’un énorme agenda mondial d’événements. Sur le site s’affichent des soirées à Bruxelles, à Budapest, à Rome ou encore à New York. Au total, selon les fondateurs, quelque 10.000 organisateurs dans le monde affichent chaque soir un millier d’événements disponibles. N1GHT.com avance bien sûr une visibilité accrue et de la pub pour les organisateurs qui n’ouvrent pas leur porte-monnaie. Ils disposent d’une boîte à outils gratuite. “Nous sommes le meilleur ami des organisateurs”, avance Santiago Malter-Terrada.

Pour se rémunérer, la start-up entend faire entrer les annonceurs dans la danse. “Les marques doivent payer pour s’intégrer sur la plateforme et disposer d’une présence à long terme, notent les entrepreneurs. L’idée consiste à permettre aux marques de devenir des spotters et de recommander à leurs suiveurs des soirées ou des concerts. Les annonceurs sont de plus en plus friands de partager du contenu et déplacent leurs budgets vers Facebook et vers le Net.” Tout bénéfice pour les organisateurs qui, si le concept prend, disposeront d’une arme marketing de plus. L’un des slogans de N1GHT.com, From goodiebag to hashtag, témoigne de l’évolution que prend le marketing événementiel.

Investisseurs à long terme

Pour l’instant, N1GHT.com ne génère aucun revenu, ou presque. Le bilan 2013 affichait 6.526 euros de chiffre d’affaires (et une perte d’environ 9.000 euros). “Nous n’effectuerons pas de démarchage commercial avant août 2015. Mais nous menons des tests, notamment avec la marque de champagne Laurent-Perrier”, détaille Santiago Malter-Terrada. Reste que le développement de la plateforme, réalisé en interne, coûte cher. Raison pour laquelle le duo d’entrepreneurs a cherché — et trouvé — des fonds. Ils annoncent avoir levé un million d’euros auprès d’un groupe d’investisseurs internationaux, dont un particulier bruxellois ayant fait fortune dans l’immobilier et qui préfère rester anonyme.

Les deux fondateurs ne conservent “que” 25 % de leur start-up tandis que les investisseurs en avalent 75 %. Toutefois, la levée de fonds n’apparaît pas totalement dans les publications officielles. En effet, son capital a gonflé de 150.000 euros début octobre mais “la majeure partie a été versée sous forme de venture debts, qui n’apparaissent jamais dans les statuts”, explique Santiago Malter-Terrada. Le pari n’en demeure pas moins audacieux mais l’investisseur rassure : “nous visons le long terme et pas la rentabilité immédiate. Le business plan est prêt sur trois ans mais notre obsession demeure l’intérêt de l’utilisateur car c’est là qu’est le vrai enjeu économique”. Une vision et une levée de fonds à l’américaine. Reste à voir si N1GHT.com parviendra à transformer son idée en véritable American dream…

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