Les 5 leçons du marché automobile en 2011

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En 2011 et pour la 4e année consécutive, le marché automobile européen a régressé. Seule l’Allemagne et ses constructeurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu. Zoom sur les grandes tendances du marché en 2011.

Leçon n° 1 : l’insolente santé du marché allemand

Le marché automobile allemand se porte bien et il est presque le seul. En 2011, il a progressé de 8,8%, quand tous les autres grands marchés européens se sont effondrés. Une très belle performance qui s’explique en partie par la bonne santé de l’économie allemande mais aussi par un effet de base plus favorable. En 2010 en effet, le marché germanique avait subi un violent coup de frein (23%) après l’arrêt de la prime à la casse, qui ne s’était pas fait de façon progressive comme dans d’autres pays. Autres pays à signer une hausse en 2011, les Pays-Bas (+15,2 %) et la Belgique (+4,5%) ont aussi permis de limiter la casse.

Dans l’ensemble, la baisse du marché en 2011 (-1,7% à 13,11 millions de véhicules) doit donc son retournement aux marchés du sud de l’Europe, à commencer par la Grèce et le Portugal (-30%), l’Espagne (-17,7%) et l’Italie (-10,9%), qui ont été très touchés par la crise des dettes publiques. La France et l’Angleterre s’en sortent un peu moins mal, avec des baisses respectives de 2,1% et 4,4%.

Leçon n° 2 : Volkswagen et BMW, grands gagnants

Sans surprise, les premiers à avoir profité du boom du marché allemand sont les constructeurs germaniques. Volkswagen a progressé de 7,8% sur l’ensemble de l’année et BMW de 7,7%. Ces derniers ont également réalisé de remarquables performances à l’étranger. Ainsi selon l’association des constructeurs VDA, les voitures ” made in Germany ” ont vu leurs exportations progresser de 7% sur les onze premiers mois de 2011.

Parmi les gagnants de 2011, on peut souligner la bonne performance de Nissan, le partenaire de Renault (+13,7%), de Hyundai (+11,5%), et de Volvo (+10%), qui font partie des rares constructeurs à avoir vu leurs ventes augmenter en Europe.

Leçon n° 3 : Fiat et les constructeurs français à la peine

A l’inverse les constructeurs français font grise mine. PSA et Renault (sans Nissan) ont respectivement reculé de 9% et de 8,4% sur l’ensemble de l’année. Les deux constructeurs pâtissent de la fin définitive du dispositif de prime à la casse en Hexagone. Toutefois, sur le marché mondial, Renault s’en sort assurément mieux que PSA. La marque au losange a vu ses ventes croître de 3,6% pour atteindre un nouveau record en 2011, alors que PSA a publié des ventes en recul de 1,5% tous marchés confondus. En guise de justification, PSA affirme que contrairement à la plupart des autres constructeurs européens, le groupe n’a suivi que partiellement la guerre des prix qui a fait rage tout au long de l’année dans le but de privilégier sa rentabilité.

Parmi les autres constructeurs à avoir souffert de la baisse du marché européen, on peut citer l’italien Fiat, qui a vu ses ventes plonger de 12,1% en Europe, et le japonais Toyota (-6,4%). Les américains GM et Ford ont quant à eux limité la casse avec un recul respectif de 2 et 3,2%.

Leçon n° 4 : les prix au coeur de la guerre

Ce fut l’une des caractéristiques principales du marché européen en 2011. Pour continuer à vendre malgré la fin des primes à la caisse et continuer à faire tourner leurs usines, la plupart des constructeurs se sont lancés dans une grande braderie sur leurs véhicules. La guerre de prix a commencé dès le début de l’année, avec des ristournes parfois époustouflantes pouvant atteindre jusqu’à 50% du prix initial de la voiture. Même certains modèles phare en plein lancement n’ont pas échappé aux promotions. Une tendance qui questionne alors que les constructeurs généralistes sont déjà confrontés à un problème de marges. Mais qui ne devrait pas faiblir en 2012 avec la poursuite de la chute du marché…

Leçon n° 5 : des prévisions 2012 moroses pour l’Europe

C’est en effet le constat qui a clôturé l’année 2011 : la suivante devrait être encore pire pour le marché européen. Récemment PSA et Renault ont évoqué un recul possible de 3%. Résultat, les constructeurs vont essayer de trouver des parades notamment avec une large gamme de nouveautés en 2012. Mais dans l’ensemble, ils ne se font pas d’illusion : c’est sur les marchés émergents qu’il faudra miser cette année pour résister. Selon la fédération allemande de l’automobile, le marché automobile mondial devrait même progresser de 4% à 68 millions de véhicules en 2012, grâce à la Chine, les Etats-Unis et la Russie.

L’Expansion.com

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