L’Allemagne refuse son aide financière à Opel : “Incompréhensible !”

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Rainer Brüderle, ministre allemand de l’Economie, a finalement rejeté l’idée d’une aide d’Etat à Opel. A ses yeux, General Motors dispose de suffisamment de cash pour redresser sa filiale européenne… Une décision jugée “incompréhensible” tant par la maison mère, qui se relève à peine de la faillite, que pour le conseil d’entreprise, qui souligne que l’Allemagne est le seul pays accueillant un site d’Opel à ne pas accorder d’aide d’Etat.

L’Allemagne a rejeté mercredi une demande de General Motors pour une garantie d’Etat de 1,1 milliard d’euros destinée aux usines allemandes d’Opel. Un panel de conseillers du gouvernement germanique ne se sont en effet pas accordés lors d’un vote et ont demandé au ministre de l’Economie, Rainer Brüderle, de prendre une décision. Celui-ci a déclaré qu’il rejetait l’aide d’Etat.

Alors qu’Opel emploie 26.000 personnes et qu’elles pèsent sur certains leviers politiques et économiques, le rejet était largement attendu surtout depuis que la maison mère renoue avec les bénéfices. “J’ai toujours regardé cette aide avec scepticisme”, a affirmé Rainer Brüderle à la télévision ARD quelques heures avant l’annonce. A ses yeux, GM dispose de suffisamment de cash pour aider Opel : “La responsabilité première doit être prise aux Etats-Unis dans ce dossier !”

Opel : “Brüderle laisse les travailleurs d’Opel dans l’incertitude !” (Franz)

Le conseil d’entreprise européen d’Opel a réagi avec une “grosse incompréhension” à la décision du ministre allemand de l’Economie : “Il laisse les travailleurs d’Opel dans l’incertitude !”, a commenté Klaus Franz, président dudit conseil d’entreprise.

Le syndicaliste trouve gênant et incompréhensible que le gouvernement allemand, contrairement à d’autres Etats européens qui comptent des sites d’Opel, n’ait pas accordé d’aide d’Etat. Selon lui, la maison mère américaine GM n’est pas encore sortie de la crise.

Opel : GM très déçue du refus allemand de l’aide d’Etat

“Nous sommes très déçus, après un processus particulièrement long et qui nous a demandé beaucoup de temps, a déploré Nick Reilly, patron d’Opel, au cours d’une vidéoconférence. Je comprends, dans la déclaration du ministre Brüderle, que la décision n’a pas été facile mais je ne comprends pas bien les raisons du refus de l’aide d’Etat.”

Opel va maintenant reconsidérer les possibilités de fonds. Des plans de fermeture d’usines en Allemagne ne sont pas à l’ordre du jour actuellement, cependant, tandis que le patron américain n’attend pas d’efforts supplémentaires de la part des travailleurs d’Opel.

En théorie, on pourrait considérer que GM a assez d’argent pour poursuivre seule sa restructuration mais la société se relève à peine de la faillite et a donc encore des besoins importants, prévient Nick Reilly, qui ajoute que les Länder allemands semblent, eux, toujours disposés à accorder leur soutien à Opel. Il espère encore recevoir des garanties de leur part, “même si cela doit être un plus petit montant”.

L’Américain s’attend à davantage d’explications sur ce point aujourd’hui jeudi, car les Länder doivent se réunir à Berlin avec la chancelière Angela Merkel. Nick Reilly estime que GM a encore besoin de 3,3 milliards d’euros environ pour la restructuration d’Opel. La société mère devrait mettre elle-même sur la table 1,9 milliard.

Trends.be, avec Belga

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