La hausse des taux pourrait être “retardée” par le Brexit

Christine Lagarde © Reuters

La normalisation monétaire aux Etats-Unis pourrait être “retardée” si les risques économiques liés au vote en faveur du Brexit venaient à se concrétiser aux Etats-Unis, indique un rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié mardi.

“Une période prolongée de volatilité sur les marchés et une nouvelle appréciation du dollar sont possibles”, écrit le FMI en évoquant l’impact aux Etats-Unis du vote britannique sur une sortie de l’UE.

Dans ce scénario, les Etats-Unis seraient pénalisés par des conditions de financement plus coûteuses et un renchérissement de leurs exportations.

L’impact serait “limité” mais les risques sont plus forts en raison de l’incertitude post-Brexit, relève le FMI en marge de son rapport annuel sur l’économie américaine, pointant des conséquences sur la politique monétaire américaine.

“Si ces risques se matérialisaient, les hausses des taux devraient être retardées conformément à l’approche actuelle fondée sur l’état des données”, indique le FMI.

Après une première hausse des taux en décembre, la banque centrale américaine (Fed) a, depuis, suspendu la normalisation de sa politique monétaire en invoquant notamment l’incertitude liée à l’économie mondiale et aux conséquences du Brexit.

Pour le moment, ces risques ne sont pas matérialisés, a relevé le chef de mission du FMI pour les Etats-Unis, Nigel Chalk, mardi lors d’une conférence de presse téléphonique.

“Il y a un frein lié à une croissance mondiale et britannique plus lente” mais “il semble en réalité que les conditions financières soient plus avantageuses qu’auparavant”, a relevé l’expert.

Dans le sillage du Brexit, Wall Street a atteint de nouveaux records après quelques turbulences et les investisseurs se sont rués sur les bons du Trésor américains, faisant reculer les intérêts d’emprunt payés par le pays à des plus bas historique.

“Ce déclin des rendements va se traduire par des crédits immobiliers plus bas, des taux de financement plus faibles pour les entreprises et nous pensons que cela aider l’économie américaine”, a estimé M. Chalk.

Fin juin, le FMI avait rendu publiques les principales conclusions de ce rapport annuel sur les Etats-Unis dont l’abaissement de 0,2 point sa prévision de croissance du pays en 2016 (2,2%).

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