Amid Faljaoui
Pour les Américains, l’argent fait le bonheur
L’argent ne fait pas le bonheur. Une phrase que tout le monde connaît bien. Une phrase qui aurait été inventée par les riches pour calmer les pauvres. Aux Etats-Unis, le dernier sondage réalisé par la société de services financiers EMPOWER démontre pourtant que, pour les Américains, l’argent fait vraiment le bonheur.
A la question, que devriez-vous gagner pour être heureux, les sondés répondent qu’ils devraient gagner 284.000 dollars par an pour être heureux. C’est quatre fois plus que ce que l’Américain moyen gagne aujourd’hui. Et les plus gourmands, ce sont les millenials. Ces personnes nées entre 1980 et 1995 ne se sentiront heureuses que si elles gagnent 500.000 dollars par an. Le sondage de la société Empower va même encore plus loin. Ils ont demandé quel était le niveau de richesse souhaité. Et là, la moyenne, c’est 1,2 million de dollars. Autrement dit : quatre fois le revenu annuel.
Un tel aveu peut choquer en Europe. Par culture, hypocrisie ou différence de mentalité, les sondés européens mettent généralement d’autres valeurs en avant lorsqu’il est question de bonheur. Lorsque des sondages similaires ont lieu ici, et même si l’argent arrive en bonne position, la famille, les amis ou le logement prime. A première vue, ce rapport « indécent » des américains à l’argent peut s’expliquer par le fait qu’ils gèrent eux-mêmes les risques liés à leur santé, leur pension ou aux études des enfants. Bref, ils pensent et respirent argent car ils sont seuls ou presque face aux aléas de la vie. Chez nous, en Europe, la plupart des services publics sont gratuits et le Belge ou le Français moyen ne doit pas gérer seul sa pension, ses assurances sociales, sa santé ou l’école de ses enfants. L’Etat prélève sous forme de taxes, d’impôts et de cotisations ce qu’il faut pour faire tourner l’Etat social. En clair, 50% de la vie quotidienne d’un européen échappe à sa responsabilité individuelle et se trouve socialisée. En revanche, l’européen stresse car s’il sait que si les services publics sont gratuits, ils coûtent aussi de plus en plus d’impôts. C’est la raison pour laquelle, le Belge ou le Français épargne de plus en plus. Il n’ignore pas que les services de l’Etat sont défaillants et qu’il devra compenser le surplus. Mais au-delà de ces considérations, ce qui frappe dans ce dernier sondage consacré aux Américains, c’est leur rapport décomplexé à l’argent. Comme le disait le philosophe et entrepreneur Naval Ravikant : « Le bonheur, c’est être satisfait de ce que l’on a. La réussite naît de l’insatisfaction. Faites votre choix »
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