Eddy Caekelberghs
La Maison Blanche en mode Dynasty : les intrigues, amours et trahisons de la course présidentielle américaine
Vous souvenez-vous de ces séries américaines des eighties alliant intrigues, amour et trahisons : “Dynasty” et “Dallas” ? Eh bien, la course présidentielle américaine semble s’en inspirer sans limite. Production « Studio White House » !
D’un côté Donald Trump. Fils de magnat de l’immobilier, magnat lui-même, star de la téléréalité, acoquiné à la mafia russe à travers ses opérations immobilières et ses casinos. Aligné – successivement et en aller-retour – au Parti républicain, au Parti de la réforme, au Parti démocrate avant de revenir au Grand Old Party.
Une famille avec des morts suspectes (sa première épouse, mannequin, Ivana), une troisième épouse Melania, ex-star des mannequins, ex-First Lady distante, qu’il a fallu souvent convaincre de venir à Washington soutenir son mari lors de son premier mandat. S’y ajoutent une liaison extraconjugale avec une star du porno. Et au moins une fille aussi, Ivanka, épouse de celui qui avait repensé les accords d’Abraham entre Israël et les pays arabes.
On ne compte plus les procès et scandales qui lui sont liés. Des liens supposés avec Poutine, des pressions privées sur Zelensky, des rodomontades avec Xi. Y aura-t-il une saison 2 à la Maison Blanche ? Il caracole à nouveau dans les castings.
De l’autre, le vieux routier. L’homme de tous les réseaux et de tous les épisodes de la vie politique des quatre ou cinq dernières décennies. Inoxydable vieillard, enjôleur mais de moins en moins capable de donner la réplique. Joe Biden est fatigué. Là aussi une vie avec son cortège de drames et de dossiers difficiles. Une première épouse qui meurt dramatiquement avec leur fille de 13 mois dans un accident de voiture et leurs deux fils blessés mais vivants qu’il élève longtemps seul. Père courage. L’aîné des fils devient procureur général du Delaware puis sert en Irak pendant la guerre. Il meurt d’une tumeur au cerveau. L’autre rejeton – Hunter – est avocat, drogué notoire, accusé de conflits d’intérêts sur le nom de son père.
On aurait difficile de trouver meilleurs castings pour une série hollywoodienne.
Avouez que l’on aurait difficile de trouver meilleurs castings pour une série hollywoodienne à succès et rebondissements entre bons et méchants, où les bons peuvent être méchants et inversement et où la cote de popularité est inversement proportionnelle au caractère malin – au sens de « diabolique » – des premiers rôles.
Et puis, à l’aube d’une saison 2, apparaît un outsider. Issu d’une autre dynastie. De “la” dynastie en fait. Celle des “trois maudits américains” : les Kennedy. Selon le quotidien libéral suisse Aargauer Zeitung, Robert Francis Kennedy Jr. pourrait bousculer la campagne électorale : « Kennedy, encore membre du Parti démocrate en octobre [il n’est plus affilié à aucun parti pour l’instant], semble rassembler derrière lui une large coalition, entre détracteurs de droite du gouvernement et militants de gauche… Il a indiqué vouloir éviter ‘de passer d’une nation de citoyens à une nation de sujets’. Le pays étant globalement désillusionné, ce message trouve sûrement beaucoup d’écho. Il se pourrait que RFK Jr. vienne perturber une campagne électorale qui dégoûte de nombreux Américains ».
Spécialiste du droit de l’environnement, antivax, Robert Kennedy Jr. a épousé l’actrice Cheryl Hines. C’est le neveu de John et de Robert, les deux idoles foudroyées. Glamour, gloire et beauté ! Il est souvent considéré comme un champion des fake news sur le Covid-19, sport auquel s’adonne aussi Trump. Un sondage Reuters/Ipsos estime qu’il bénéficie du soutien de 14 % des électeurs potentiels.
Ils pourraient être bientôt – l’un ou l’autre – le gendarme du monde. Bienvenue dans Dynasty Park !
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