Carte blanche

La pension complémentaire devrait également prévenir le burn-out chez les travailleurs indépendants

L’augmentation rapide de l’incapacité de travail chez les indépendants pour cause d’épuisement professionnel et de dépression montre qu’il faut agir davantage. En outre, il se peut que nous ne voyions que la partie émergée de l’iceberg : de nombreux indépendants ne peuvent simplement pas mettre un terme à leur activité lorsqu’ils ne peuvent plus y faire face mentalement. Ils continuent donc jusqu’à ce qu’il soit vraiment trop tard.

Par Frank Eijsink, CEO de NN; Bart Chiau, professeur à la faculté d’économie à l’UGent et Colin Sanders, associé scientifique à l’UHasselt

La prévention doit jouer un rôle central, y compris pour les indépendants. Les politiques peuvent aider en ce sens. Un plan de pension complémentaire garantit que le niveau de vie d’un indépendant après sa retraite ne diffère pas trop de celui qu’il avait avant. Les indépendants peuvent joindre à leur plan de pension une assurance Revenu garanti qui intervient en cas d’abandon de l’activité par l’indépendant. Comparez cela à une assurance incendie qui, elle aussi, n’intervient que lorsque le mal est fait. Les deux assurances sont nécessaires, mais la comparaison s’arrête là. La prévention des incendies est devenue la norme. En matière de santé mentale, par contre, la prévention est loin d’être une réalité. La pension complémentaire peut certainement aider dans ce domaine : la clé réside dans le capital accumulé dans le plan de pension.

Financer les interruptions de carrière des indépendants avec la pension complémentaire

Aujourd’hui, vous pouvez déjà prélever une avance sur votre plan de pension pour un investissement immobilier. Nous proposons d’étendre cette possibilité aux interruptions de carrière. Un indépendant peut ainsi prévoir des moments dans sa carrière pour se ressourcer, rééquilibrer sa vie familiale ou apprendre quelque chose de nouveau. Cela lui donnera l’énergie nécessaire pour repartir de plus belle pendant plusieurs années. Cette approche planifiée est préférable à un abandon soudain de quelques mois pour cause d’épuisement professionnel. Et c’est aussi mieux pour les pouvoirs publics.

Ceux qui financent (en partie) une interruption de carrière, un congé sabbatique, avec leur pension complémentaire, doivent accepter de prendre leur retraite un peu plus tard. C’est le cas d’un indépendant. Aujourd’hui, 80 % des travailleurs travaillent déjà jusqu’à l’âge de 65 ans ou plus. Le législateur devrait permettre de constituer des droits à la pension et une épargne pension complémentaire même après l’âge légal de la retraite.

Avec ces interventions, vous transformez une politique axée sur le vieillissement en une politique qui cherche à optimiser chaque étape de la vie.

Et bien sûr, cela s’accompagnera des mécanismes de contrôle nécessaires. Mais cela ne doit pas empêcher les esprits de mûrir et de débattre sur le sujet, car les burn-out ne disparaissent pas d’eux-mêmes.

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