Pourquoi il ne faut pas vendre ses actions en mai !
S’il permet à l’investisseur de passer des vacances tranquilles, le vieil adage boursier “Sell in may and go away” pourrait lui coûter cher cette année, tout comme l’année dernière…
Selon Bespoke Investment Group, un investissement de 100 dollars placé sur l’indice américain S&P 500 entre les mois de novembre et avril sur les 20 dernières années vaut désormais 343 dollars contre 98,5 dollars pour un placement entre mai et octobre. En France, où le dicton (d’origine britannique) précise de “vendre en mai et racheter à la Saint-Léger” (fêté le 2 octobre), l’adage se vérifie également avec un rendement cumulé de 114% depuis 2000 sur la période recommandée contre une perte pour le reste de l’année.
Dividendes et vacances
Soulignons toutefois que les écarts sont en partie imputables au paiement des dividendes annuels en mai-juin, surtout en Europe. Structurellement, les analystes expliquent également cet écart par l’activité économique et des marchés durant la période estivale, ce qui est propice à une volatilité plus élevée, traditionnellement synonyme de repli des cours – les investisseurs appréciant la stabilité. Ils plébiscitent ainsi les valeurs défensives en période agitée, les analystes de Fidelity ayant calculé que la stratégie la plus rentable sur le long terme est d’investir globalement en novembre-avril et de se replier sur les secteurs pharmaceutiques et de biens de consommation courante en mai-octobre.
Buy in may
Toutes ces tendances sur le long terme ne se sont toutefois pas vérifiées l’année dernière. Les inquiétudes liées au Brexit en juin s’étaient rapidement dissipées, permettant aux Bourses de signer un excellent 3e trimestre. Selon Chris Zacarelli, Chief Investment Officer chez Cornerstone Financial Partners, cela serait à nouveau une erreur d’appliquer l’adage cette année. Il s’appuie pour cela sur l’embellie au niveau de l’économie mondiale et souligne que les Bourses pourraient corriger cet été uniquement dans le cas d’un durcissement des politiques monétaires des banques centrales combiné à un ralentissement de l’économie. Un scénario extrêmement improbable étant donné que la Réserve fédérale américaine (ou la Banque centrale européenne) a démontré rester extrêmement vigilante à ne pas faire dérailler la croissance. Chris Zacarelli estime même qu’en 2017, il faut plutôt acheter en mai, tout particulièrement en visant les petites et moyennes capitalisations (indice Russell 2000 aux États-Unis).
Poursuivre sur sa lancée
Les analystes de LPL Financial épinglent également que les records atteints par l’indice américain S&P 500 en mai sont de bon augure. Depuis 1950, il affiche un gain de 2,8% en moyenne entre mai et octobre lorsqu’il entame la période au-delà de sa courbe de tendance à long terme (comme en 2017). Par ailleurs, l’indice progresse en moyenne de 1,8% au cours des trois mois qui suivent un record. Erin Gibbs de S&P Capital IQ épingle que la sous-performance de la période mai-octobre s’explique surtout par les importantes déconvenues subies lorsque les marchés connaissent déjà une tendance baissière, les vacances des investisseurs et le recul des volumes faisant alors augmenter en flèche la volatilité et la méfiance.
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