Chris Sugira (finfluencer): de DJ à analyste senior

Ilse De Witte Journaliste chez Trends Magazine

À 32 ans, Chris Sugira est un expert financier reconnu, intervenant dans les médias, que ce soit à la VRT ou sur Radio 2. Il est analyste de fonds chez Belfius Asset Management, le gestionnaire de patrimoine du groupe Belfius. Aussi connu sous le nom de DJ Masai, il a mis fin à une carrière musicale de 10 ans.

TRENDS-TENDANCES. Comment êtes-vous entré dans le monde de la finance ?

CHRIS SUGIRA. À 23 ans, j’ai commencé à épargner pour ma pension, comme beaucoup de gens. Mais je ne m’intéressais pas encore aux actions à l’époque. Je ne savais même pas ce qu’étaient les fonds négociés en Bourse, les ETF. J’ai une formation économique, mais on y apprend comment fonctionne l’économie, pas comment investir. Cela m’intéressait, mais je ne comprenais pas bien et j’avais un peu peur de me lancer. Pendant le confinement, je me suis lancé à fond. La crise du coronavirus a marqué pour moi le début de mon intérêt pour les actions.

Au début, j’étais un investisseur très actif, mais j’ai ensuite ralenti le rythme. Le trading prend énormément de temps. Je passais ma journée sur mon smartphone à regarder les cours de la Bourse, tout en continuant à travailler. C’est pourquoi je me suis progressivement tourné vers les ETF, qui demandent moins de gestion active.

Les ETF sont des fonds d’investissement passifs qui suivent un indice. Vous analysez aujourd’hui des fonds d’investissement actifs pour Belfius Asset Management. Croyez-vous vraiment à la gestion active ?

Je suis analyste senior avec une spécialisation sur les actions, mais je regarde aussi les obligations. Mon rôle consiste à analyser les fonds d’investissement ou les stratégies.

L’une de mes premières missions chez Belfius, en novembre 2022, consistait à répondre à une question : comment investir dans l’intelligence artificielle (IA) autrement que via les grands acteurs technologiques ? Cela implique de cartographier toute la chaîne de valeur : quels éléments sont nécessaires pour faciliter l’IA et quelles entreprises y contribuent. C’était un défi super intéressant.

“Pour certains thèmes, régions ou pays, un fonds actif peut être plus intéressant, tandis qu’un ETF permet de couvrir efficacement des marchés larges.”

Les ETF constituent le cœur de mon portefeuille, tandis que les positions en actions individuelles jouent le rôle de satellites autour de ce noyau. Grâce à mon métier et à mon expérience pratique avec les fonds d’investissement actifs, j’ai commencé à croire en une combinaison de fonds passifs et actifs. Pour certains thèmes, régions ou pays, un fonds actif peut être plus intéressant, tandis qu’un ETF permet de couvrir efficacement des marchés larges, comme celui des États-Unis. Tout dépend donc du marché que vous souhaitez exploiter.

Je reste parfois un investisseur actif opportuniste. Par exemple, en mai, j’ai acheté des actions de Salesforce après que la société spécialisée dans les logiciels de gestion de la relation client ait raté ses prévisions. De même, lorsque la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines semblait de plus en plus probable, j’ai renforcé mes positions en actions et ETF américains.

Avez-vous des conseils pour les investisseurs débutants ?

Renseignez-vous d’abord. Il existe de nombreux podcasts ou sites web intéressants. Achetez uniquement ce que vous comprenez. Une fois, j’ai investi dans une action d’une entreprise de biotechnologie alors que je n’ai aucune formation dans ce domaine, et je me suis brûlé les doigts. Si je devais à nouveau investir dans la biotechnologie, ce serait via un fonds ou un ETF. Assurez-vous de comprendre le modèle économique. Investissez sur le long terme et ne vous laissez pas emporter par les modes ou les tendances passagères.

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