Thérapie cellulaire: Cellaïon succède à Promethera

Etienne Sokal "La procédure de réorganisation judiciaire est un outil remarquable qui nous a permis de redémarrer sur de nouvelles bases." © PG
Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Il y a une vie après la PRJ : la biotech de Mont-Saint-Guibert lève 23 millions d’euros et se focalise plus que jamais sur sa thérapie cellulaire pour soigner les graves inflammations hépatiques.

Le terme de résilience est parfois employé à tort et à travers. Mais il n’est certainement pas usurpé pour Etienne Sokal, CEO et fondateur de Cellaïon. “Je suis médecin et un médecin se bat pour ses patients, dit-il. Il faut aussi se battre pour son entreprise. L’acharnement thérapeutique, ça a aussi du bon.” L’aventure entrepreneuriale d’Etienne Sokal, hépatologue de l’UCLouvain, a commencé en 2009 quand il a lancé Promethera dans le but de développer une thérapie cellulaire pour traiter les infections graves du foie.

Annulation d’entrée en Bourse

Cette entreprise a grandi, allant jusqu’à employer 150 personnes et à lancer des filiales en Suisse, aux Etats-Unis et au Japon. Elle s’est retrouvée dans de très graves difficultés après l’annulation en 2020 du projet d’IPO à la Bourse de Tokyo. “Nous sommes alors passés par une procédure de réorganisation judiciaire (PRJ), rappelle Etienne Sokal. C’est un outil remarquable qui nous a permis de redémarrer sur de nouvelles bases, même s’il faut parfois lutter contre les a priori de ceux qui se détournent des entreprises qui traversent des difficultés.”

Programme phare

La société a considérablement réduit sa taille (une grosse vingtaine de personnes) et s’est recentrée sur son programme phare, à savoir l’étude clinique de phase IIB pour son traitement des graves infections hépatiques. Elle s’appelle désormais Cellaïon et a séduit une série d’investisseurs qui ont apporté 23 millions d’euros.

Autour de la table, on retrouve notamment le fonds français Truffle Capital (spécialisé dans les biotechs), Newton Biocapital et WE. Les premières phases ont démontré la sécurité du traitement (HepaStem). Il s’agit maintenant de démontrer sa pleine efficacité. L’étude est menée dans une vingtaine de pays européens et les résultats sont attendus dans le courant de l’année. Etienne Sokal espère qu’ils seront suffisamment probants pour obtenir une approbation conditionnelle du traitement (on accélère le processus de mise sur le marché afin de sauver des vies).

A terme, le traitement développé par Cellaïon devrait permettre de soigner d’autres types de maladies hépathiques et même d’autres types d’inflammations, qu’elles soient cutanées, articulaires ou autres. “C’est un produit de plateforme que l’on peut décliner vers d’autres indications, conclut Etienne Sokal. Mais aujourd’hui, nous nous focalisons pour faire la proof of concept dans une première indication.”

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