Manifestation nationale: une marée humaine attendue à Bruxelles pour dénoncer le dumping social

Entre 10.000 et 15.000 personnes arpenteront lundi le pavé bruxellois pour protester contre le dumping social et les “attaques sévères portées au droit de grève”, dans le cadre d’une manifestation nationale organisée par le front commun syndical (CSC, FGTB et CGSLB).

 Presque trois mois après l’annonce de la direction de Delhaize de passer sous franchise ses 128 magasins intégrés, l’ire syndicale ne s’est pas estompée. Cette perspective a déclenché un conflit inédit dans le secteur du commerce belge, tant par sa longueur que par l’ardeur de la contestation. Malgré l’intervention d’un conciliateur social, l’enseigne au lion demeure engluée dans l’impasse sociale. Le 7 mars dernier, la direction de Delhaize Belgique a annoncé vouloir franchiser ses 128 supermarchés intégrés et transférer les 9.200 travailleurs de ces magasins vers des gérants indépendants. Ce plan prévoit également la suppression de 280 postes au siège de Zellik, partiellement compensée par la création de 72 nouvelles fonctions.

   Depuis lors, l’entreprise s’est trouvée au centre de multiples actions syndicales, affectant tant les supermarchés intégrés que les dépôts de marchandises. Bien que toutes les succursales aient progressivement rouvertes, les braises sociales sont toujours ardentes.

Atteinte au droit de grève

   En plus du plan de franchise, dont les syndicats craignent qu’il engendre une détérioration des conditions de travail doublée d’une réduction “drastique” de l’emploi, les mesures récemment adoptées par l’enseigne au lion pour enrayer le mouvement de grève ont provoqué une levée de boucliers des syndicats. L’interdiction des piquets de grève, le recours aux huissiers de justice et les interventions de la police sont perçues comme autant d’atteintes au droit de grève.

   “Aujourd’hui Delhaize, demain à qui le tour ?”, s’interrogent les syndicats, qui craignent qu’un scénario “à la Delhaize” ne fasse tache d’huile dans le paysage commercial belge. En outre, les décisions de justice qui ont émaillé le conflit “font passer le droit commercial avant le droit d’action collective, ce qui constitue un dangereux précédent pour les mouvements sociaux”, déplorent les syndicats.

Déroulé de la manifestation

   La manifestation démarrera à 10h00 de la gare de Bruxelles-Nord, où une série de discours syndicaux seront prononcés. Le cortège s’élancera ensuite vers 11h00 et se dirigera vers la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB), puis le Palais de Justice. Deux couronnes mortuaires seront déposées aux entrées de l’organisation patronale et de l’édifice judiciaire. Le cortège reprendra ensuite sa marche, avant de se disperser aux environs de 12h30 à la Gare du Midi.

   De fortes perturbations sont attendues sur les réseaux de la Stib et De Lijn. Le contact center de la Stib (070/23.20.00) sera ouvert dès 6h et les pages Facebook et Twitter, ainsi que l’application et le site internet, informeront les voyageurs en temps réel.

La SNCB, quant à elle, ne prévoit aucun impact sur le trafic ferroviaire.

Des perturbations attendues également à Brussels Airport

Outre des perturbations dans les services régionaux de transport (Stib, De Lijn, Tec), la manifestation nationale de lundi devrait aussi chambouler l’activité à Brussels Airport, ont fait savoir les responsables de l’aéroport sur internet.

Ces derniers prévoient des difficultés dans plusieurs secteurs. Les services de bus et de taxis pourront être affectés. Au sein de l’aéroport même, la capacité limitée des installations de screening pourrait entraîner des retards, de l’ordre d’une trentaine de minutes, selon une porte-parole. La présence du personnel aux contrôles de sécurité des passagers est en effet moindre que d’habitude.

   Les services de nettoyage de l’aéroport seront également perturbés, “mais les équipes disponibles feront tout leur possible pendant cette journée d’action”, précisent encore les autorités aéroportuaires.

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