La tempête va-t-elle un jour finir pour Boeing ? D’autres problèmes de fixation découverts

Boeing est déjà dans la tourmente pour, entre autres, une porte qui s’est arrachée en plein vol. Mais un malheur n’arrive jamais seul : il s’avère maintenant que des trous, pour fixer des hublots, ont été mal percés. Les livraisons et la production sont mises sur pause.

L’incident de la porte arrachée en plein vol d’un Boeing 737 Max 9 d’Alaska Airlines, il y a un mois, continue de faire parler de lui. Les premiers éléments de l’enquête pointent vers des vis mal serrées au niveau de la “porte” – qui est en fait une sorte de bouchon censé combler une ouverture inutilisée.

Suite à l’incident, les compagnies aériennes utilisant cet avion en particulier ont fait un check-up de la porte en question et ont découvert des vis mal serrées à hauteur des fixations de la porte. Ce qui pose question sur la sécurité de l’avion.

Hublots

Mais l’histoire des vis, et avec elle les déboires de Boeing, ne s’arrêtent visiblement pas là. Reuters rapporte ce dimanche qu’un problème est maintenant constaté au niveau des hublots des 737 Max. Des trous pour les vis, pour fixer les cadres des hublots, ont été mal percés dans le fuselage. Il y a donc un problème d’espacement, témoignent des sources du secteur. Il s’agit d’un jeu entre les pièces à attacher ensemble, ce qui use le métal plus rapidement.

Le fournisseur Spirit AeroSystems, producteur des fuselages, a fait part de deux trous mal percés. Mais ce ne serait que la pointe émergée de l’iceberg : “Bien que cette condition potentielle ne constitue pas un problème immédiat de sécurité des vols et que tous les 737 puissent continuer à fonctionner en toute sécurité, nous pensons actuellement que nous devrons ré-effectuer des travaux sur environ 50 avions non livrés”, explique Stan Deal, directeur des avions commerciaux de Boeing, dans une lettre envoyée aux fournisseurs jeudi dernier. Le constructeur confirme cette information à Reuters.

Selon les sources de Reuters, vendredi, 22 trous mal percés ont finalement été découverts, sur 47 avions inspectés. Mais l’ampleur des travaux, c’est-à-dire combien de fuselages pourront être utilisés tel quel ou pas, n’est pas encore connue.

Retards de livraison et de production

Mais une conséquence est certaine : les livraisons sont mises sur pause, le temps que ce travail soit accompli, indique Deal. Un impact sur la production n’est pas exclu non plus, même si Boeing appuie sur l’accélérateur pour compléter les révisions. “Ce retard dans les livraisons affectera notre calendrier de production, mais il améliorera la qualité et la stabilité globales”, ajoute Deal.

C’est un changement de perspective important et inattendu pour Boeing. Le 17 janvier, le constructeur indiquait encore aux sous-traitants de se tenir au calendrier de production, malgré le fait que tous les modèles du 737 Max 9 étaient (et sont toujours) cloués au sol.

Le 24 janvier, le régulateur de l’aviation américain, la FAA, a aussi douché les espoirs de Boeing : le groupe ne pourra pas augmenter la production de l’avion. A cause de l’incident de la porte arrachée, la production reste limitée au ratio actuel 38 avions par mois, “jusqu’à ce que nous (la FAA, NDLR) soyons convaincus que les problèmes de contrôle de la qualité découverts au cours de ce processus ont été résolus”.

Bref, l’année commence très mal pour Boeing. En décembre, le groupe pensait enfin être arrivé au bout du précédent scandale du 737 Max. Tous les modèles en Chine, les derniers à être cloués au sol depuis 2019, avaient pu reprendre service. La reprise des livraisons, pour l’important marché chinois, semblait enfin possible. Mais en quelques jours, les perspectives se sont rapidement gâtées… depuis le début de l’année, l’action est en chute de 17%.

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