La fin de la guerre des talents? “Deux entreprises sur trois pensent pouvoir garder leurs meilleurs éléments cette année”

Image d'illustration, Getty Images.

Une étude d’Acerta révèle que deux tiers des entreprises estiment qu’elles pourront conserver leurs meilleurs talents cette année. Contre un tiers seulement en 2023. La guerre des talents serait donc en train de se calmer. Les entreprises comptent également embaucher davantage que les trois dernières années.

La guerre des talents était un des mots qui circulaient le plus dans le monde des entreprises ces deux à trois dernières années. La difficulté de recruter des talents, mais aussi la peur de voir partir les siens pour d’autres horizons, notamment à cause d’une pénurie de main-d’œuvre datant encore de la pandémie, a préoccupé les entreprises. Mais le vent semble être en train de tourner.

C’est ce que montre une nouvelle étude du prestataire de services en ressources humaines Acerta, publiée ce mercredi. “Deux entreprises sur trois sont confiantes quant à la possibilité de conserver leurs meilleurs éléments en 2024”, note-t-elle d’emblée. Une différence importante par rapport à 2023 : 30% seulement, soit la moitié, étaient optimistes quant au maintien de leurs meilleurs éléments. La guerre des talents serait donc en train de se calmer et le marché du travail en train de devenir moins tendu.

Pourquoi un tel regain d’optimisme ? Ce n’est pas du côté de la pénurie de main-d’oeuvre qu’il faudrait regarder, estime Acerta : cette dernière n’aurait pas encore disparu.

Mais cela s’explique par une prise de conscience de la part des entreprises : elles proposent désormais des carrières plus “durables”, ce qui permettrait de garder leurs meilleurs éléments sous leur aile, nous détaille Maria Ferritto, experte juridique chez Acerta Consult. Celles-ci “se caractérisent par un parcours professionnel flexible, un équilibre entre vie privée et vie professionnelle, le développement des compétences et une sécurité pour l’avenir des collaborateurs”, définit l’experte.

Des craintes subsistent

Malgré ce regain d’optimisme et un “apaisement apparent de la guerre des talents”, comme le décrit Ferritto, la peur de perdre des talents n’a pas entièrement disparu. Parmi les entreprises qui craignent encore perdre leurs meilleurs éléments en 2024, les risques sont revus à la hausse. A la question des principales raisons pour lesquelles elles pourraient perdre leurs meilleurs collaborateurs, elles répondent :

  • 39% des entreprises pensent perdre des talents à cause d’une charge de travail trop importante (contre 32% en 2023),
  • 39% des entreprises pensent que des talents peuvent partir car “ils n’ont pas assez de possibilités d’évolution et de formation” (contre 18% il y a un an),
  • 33% des entreprises pensent ne pas offrir de rémunération assez élevée (contre 32% en 2023), ou en d’autres mots, jugent les exigences salariales excessives,
  • et 29% des entreprises pensent que leur avenir pourrait être incertain et que cela pourrait faire fuir des talents (contre 18% en 2023).

Que faut-il retenir de l’augmentation de ces chiffres ? “Un élément frappant est que les facteurs avancés par les employeurs comme des raisons possibles de départ sont désormais moins liés au présent (le salaire, la charge de travail) et davantage à l’avenir (les possibilités d’évolution pour le travailleur, la confiance dans le fait que la situation reste bonne dans l’entreprise). La question est donc de savoir quel avenir l’organisation envisage pour elle-même et comment elle y implique ses travailleurs”, explique Maria Ferritto dans le rapport. Pour remédier à ces risques, elle encourage donc les entreprises à proposer des carrières plus durables.

Les entreprises veulent recruter

Après la rétention des talents, le rapport se penche aussi sur les perspectives pour le marché du travail dans son ensemble. Ainsi, 79% des entreprises s’attendent à embaucher cette année. C’est beaucoup, comparé aux dernières années. En 2021, 2022 et 2023, ce ratio était d’environ 70%.

Pour les licenciements, 66% des entreprises pensent qu’il n’y en aura pas (ils sont “très peu probables” pour 24% des entreprises et “peu probables” pour 42% des entreprises). C’est plus qu’en 2021 et 2022 : 60% des entreprises s’attendaient alors à ne pas licencier. En 2023, elles étaient cependant encore plus optimistes : 74% des entreprises ne s’attendaient pas à devoir licencier. La part d’entreprises qui répondent qu’il est “très probable” qu’elles se séparent de personnes reste très petite : elle affiche 9%, contre 8% en 2023. Pour 25% des entreprises sondées, les suppressions de postes sont ainsi uniquement “probables”.

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