John Cockerill: “Nous créons un acteur franco-belge de la défense terrestre” 

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le groupe John Cockerill se prépare à intégrer Arquus, deuxième constructeur français de blindés. Pour maîtriser l’entièreté de la chaîne et devenir un champion européen, nous dit le CEO de John Cockerill Defense, Thierry Renaudin.

Avec ses tourelles de chars pour blindés légers et ses systèmes de tir, John Cockerill est un acteur important de la défense en France et en Belgique. Il le sera davantage encore si le rachat annoncé d’Arquus se concrétise, deuxième constructeur français de blindés, qui appartient au Groupe Volvo. 

“Le pôle défense de John Cockerill emploie en Belgique 300 personnes sur les sites de Loncin et d’Aubange, souligne Thierry Renaudin, CEO de John Cockerill Defense. Des perspectives nouvelles s’ouvrent depuis l’agression russe contre l’Ukraine. Collectivement, l’Europe réalise qu’il y a une menace réelle à sa frontière Est, dans un contexte où la protection américaine se fait moins certaine, et cherche à renforcer sa défense. Nous pouvons aider les gouvernements en ce sens.” 

Un milliard de chiffre d’affaires en 2026 

L’acquisition potentielle d’Arquus rencontre un objectif stratégique, dit Thierry Renaudin: “créer un acteur franco-belge de la défense terrestre au moment où la France et la Belgique ont donné des signes très forts de rapprochement stratégique opérationnel”. L’industriel accompagne la décision politique. L’ensemble représenterait un milliard de chiffre d’affaires et 2000 emplois à l’horizon 2026. 

L’intégration d’Arquus donnerait à John Cockerill une maîtrise complète de la composante ‘véhicules et système d’armes’ pour les blindés légers”, insiste son CEO. Cela permettrait d’optimiser la valeur globale de ce qui est proposé aux armées.” S’il est difficile de donner une échéance précise pour la clôture de ce rachat, en raison des processus légaux et de la concurrence, l’objectif reste de clôturer l’opération à la fin de l’été. 

Un candidat européen crédible  

Ce rapprochement s’inscrit dans une moment clé pour l’Europe de la défense. “Un tel acteur franco-belge serait un candidat crédible à être au cœur des rapprochements ultérieurs dans le contexte de la consolidation de la défense européenne que beaucoup appellent de leurs voeux”, souligne Thierry Renaudin.  

L’écosystème franco-belge est à la fois important et performant, qu’il faut préserver. Le changement de paradigme actuel le permet, insiste le responsable de John Cockerill. “Il y avait déjà des relations suivies avec les autorités de tutelle, mais la situation géopolitique a amplifié cela. Il y a toujours des contraintes et des règles imposées pour les licences d’exportation, bien sûr. Par ailleurs, il y a certainement une meilleure perception de l’industrie de défense de la part de tous les acteurs de la filière.” 

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