Investir dans les femmes, un gain économique pour les entreprises

femmes entreprise employée
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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

La force de l’égalité des genres n’est pas à sous-estimer en économie. Les entreprises qui respectent la parité hommes-femmes seraient les plus rentables, selon une étude du plus grand gestionnaire d’actifs au monde BlackRock.

Stimuler la croissance mondiale en investissant dans les femmes”, tel semble être le nouveau motto de BlackRock afin d’accroître les bénéfices des entreprises. Et on ne parle pas uniquement d’un gain pur et dur de main-d’œuvre, qui permettrait une accélération de la production… Une plus grande diversité d’employés pourrait stimuler la production économique en exploitant des talents sous-utilisés et en apportant des expériences et des perspectives différentes.

Un constat qui se vérifie au sein des entreprises où la parité des genres était la plus élevée. En termes de rendement des actifs, ce sont elles qui se distinguent et qui performent, ont constaté les chercheurs de BlackRock lors de leur enquête.

Plus de femmes? Non, plus de diversité!

Doit-on inverser la tendance et privilégier le sexe féminin au sein des entreprises? Non, assure le gestionnaire d’actifs. « Un premier examen de la relation entre la représentation des femmes et la performance de l’entreprise suggère que c’est la diversité qui compte, plutôt que la prévalence des femmes ou des hommes. »

Ainsi, l’étude montre que ni les entreprises ayant la représentation féminine la plus faible (16% en moyenne) ni celles ayant la représentation féminine la plus élevée (60% en moyenne) n’ont obtenu les meilleures performances au cours de la dernière décennie. Au contraire: ce sont les entreprises qui se situent au milieu du spectre qui ont surperformé leurs pairs, avec un rendement annuel moyen de leurs actifs de 7,7%, contre 5,6% pour celles ayant la plus faible proportion de femmes et 6,1% pour celles ayant la plus forte proportion de femmes.

Moins de rotation du personnel

Certaines entreprises reconnaissent les avantages d’une plus grande diversité à tous les niveaux, en particulier aux échelons supérieurs, et mettent cela en pratique en promouvant davantage de femmes. « Cela peut être associé à des rendements boursiers positifs », précise BlackRock dans son étude. Et cela se vérifie dans les chiffres… Les entreprises qui n’ont pas peur de placer des femmes à des postes à responsabilités ont généré un rendement excédentaire de 0,72 % par an au cours des quatre dernières années.

Au-delà de ça, cela procure une forme de motivation au sein des troupes. La promotion des femmes et la diversité des genres au sein des cadres moyens et supérieurs seraient également associées à des taux de rotation du personnel plus faibles.

Ne craignez pas les congés de maternité

On le sait: certains employeurs redoutent les congés de maternité et y voient-là un vrai casse-tête organisationnel et une perte potentielle de profits. Pourtant, les chercheurs de BlackRock ont constaté que les entreprises américaines qui favorisaient les congés de maternité plus longs faisaient de meilleurs bénéfices que les autres.

Mieux encore: la durée du congé de maternité est positivement corrélée au sentiment des employés. Il faut dire, c’est un message positif pour de nombreux employés : « Nous valorisons les travailleurs en tant qu’individus, et pas seulement en tant qu’employés. »

Des efforts à faire

Et la Belgique dans tout ça? Peut-on parler de parité hommes-femmes? En 2020, la Belgique occupait la neuvième position dans l’indice d’égalité de genre des pays membres de l’UE. Une faible évolution en 10 ans, puisque le score de la Belgique n’a augmenté que de 2,1 points depuis 2010.

Pire encore: l’écart entre les femmes et les hommes en matière d’emploi persiste. Ainsi, l’écart entre les sexes en matière de taux d’emploi en équivalent temps plein est beaucoup plus important pour les femmes et les hommes dans les couples avec enfants que pour les couples sans enfants.

Quant à la mixité au sein des entreprises, elle a certes augmenté (+27 %), mais des efforts sont encore à faire. Selon un rapport récent soutenu par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, la moitié des entreprises qui composent l’indice de la Bourse de Bruxelles appliquent la loi quota a minima, avec un tiers de femmes dans leur conseil d’administration. Aucune de ces vingt puissantes sociétés n’affiche la mixité au sein de leurs deux instances dirigeantes.

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