Climat: Shell va se fixer des réductions d’émissions à court terme

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La major pétrolière Royal Dutch Shell a annoncé lundi qu’elle allait se fixer des objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre à court terme, dont la réussite conditionnera le salaire de ses dirigeants.

“Shell veut aller plus loin que ses ambitions de long terme en adoptant des objectifs d’empreinte carbone pour des périodes plus courtes, de trois à cinq ans”, a expliqué le groupe dans un communiqué. En 2017, la multinationale anglo-néerlandaise avait adopté des objectifs à long terme: une réduction de moitié de l’empreinte carbone de ses produits énergétiques d’ici à 2050, avec une première étape de 20% de réduction d’ici à 2035.

Lundi, elle a souligné qu’elle se fixerait dès 2020 des objectifs à plus brève échéance. “Shell fixera un nouvel objectif chaque année pour la période de trois à cinq ans à venir”, a-t-elle expliqué dans un communiqué. Elle a ajouté que pour contribuer à la réussite de ces objectifs à partir de 2020, elle tiendra compte des résultats obtenus en la matière pour calculer les rémunérations versées à ses dirigeants.

“Cette annonce s’inscrit dans le cadre d’une volonté de transparence accrue autour de la question du changement climatique et vise à créer des indices pour mesurer les performances” dans ce domaine, a ajouté Shell. L’entreprise a pris cette mesure sous la pression du “Climate Action 100”, un groupe d’investisseurs institutionnels qui pousse les principaux émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre à réduire leurs émissions afin de permettre la réussite des objectifs fixés par l’Accord de Paris.

Shell a d’ailleurs publié cette annonce au moment où se tient la 24e Conférence de l’ONU sur le climat (COP24) à Katowice en Pologne. Malgré les preuves irréfutables, le monde “ne va pas du tout dans la bonne direction” pour limiter les effets dévastateurs du changement climatique, a mis en garde l’ONU lundi lors de ce sommet, qui teste la détermination mondiale face à l’urgence climatique. L’Accord de Paris vise à limiter le réchauffement de la planète à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle et, idéalement, à +1,5°C.

Mais, alors que le récent rapport des scientifiques du Giec (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) a montré les nettes différences en termes d’impact attendus entre ces deux objectifs, il a aussi souligné qu’il faudrait, pour rester sous +1,5°C, réduire les émissions de CO2 de près de 50% d’ici à 2030 par rapport à 2010.

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