Démarrage difficile

Le mois de janvier n’a pas répondu aux attentes des investisseurs. Les prévisions optimistes relatives à cette année ne sont pas encore devenues réalité.

Si l’on se rappelle l’adage boursier que nous évoquions il y a quelques semaines (” So goes January, so goes the Year “), force est de constater que le restant de l’année ne s’annonce pas aussi rose que le premier mois le suggérait… Pour autant, la seconde partie du mois de décembre dernier s’était caractérisée par un ” sprint final “, dont les gains sont loin d’avoir été totalement balayés en janvier. Ainsi l’indice BEL20 a-t-il encore grappillé 3,5% par rapport à son niveau de la mi-décembre. Par ailleurs, un certain nombre d’indicateurs techniques révèlent que le pire de la baisse est derrière nous.

La dernière mesure prise par Ben Bernanke à la tête de la Réserve fédérale a consisté à réduire le programme de rachat d’obligations de 75 à 65 milliards USD. L’annonce du tapering a balayé un catalyseur important pour les marchés d’actions. Les taux européens ou américains ne constituent pas un problème aujourd’hui, mais bien les bénéfices des entreprises. La croissance du chiffre d’affaires et des bénéfices est restée en retrait par rapport aux attentes et surtout à la hausse boursière. Il faut impérativement qu’il en soit autrement cette année.

Des rires et des larmes

Cela dit, le principal élément perturbateur pour les Bourses en 2014 tient actuellement aux marchés émergents. La situation de cette région est en fin de compte elle-même une conséquence directe du tapering, qui a fait office, particulièrement parmi les hedge funds, de ” wake up call “. Il est vrai que plusieurs pays émergents se sont reposés sur la croissance – solide – de la Chine au niveau de l’économie mondiale. A présent que ce moteur s’essouffle, les points faibles de ces pays apparaissent au grand jour. Soulignons à cet égard qu’il ne s’agit pas en l’occurrence d’une crise généralisée des pays émergents. Sans quoi les cours des matières premières auraient également fait la culbute ces dernières semaines. Les pays les plus sous pression sont ceux dont la situation politique est instable et qui ont négligé, ces dernières années, de mettre en place des réformes structurelles pour consentir trop de dépenses publiques (de surcroît inutiles). Pour autant, leur situation n’est pas sensiblement plus difficile que la moyenne des 5 ou 10 dernières années. La situation n’est en effet pas du tout comparable à celle de 1998, lorsque la région émergente traversait une crise profonde.

La ” crise ” des pays émergents est davantage une conséquence du glissement de capitaux que d’une dégradation (drastique) du contexte économique de ces pays. Un vent de panique éventuel ne se justifie cependant éventuellement que dans une perspective de court terme. Car soyons clairs : l’économie mondiale sera principalement soutenue, au cours des prochaines décennies, par les pays émergents, sans lesquels elle ne connaîtra pas ou peu de croissance. Les investisseurs qui ne se concentrent pas sur leur rendement à 5 jours ou 5 semaines, mais ont un horizon de 5 ans, devraient donc se réjouir de la correction actuelle.

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