Léon Van Rompay: “Donner l’envie d’entreprendre aux universitaires”

Leon Van Rompay
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

“Nos universités sont de grande qualité”, explique le CEO de Mithra qui dénonce aussi la préparation des diplômés au marché du travail: “On les prépare à devenir des fonctionnaires, pas des entrepreneurs ou des indépendants.”

Les vieux clichés du Flamand courageux et du Wallon fainéant, Léon Van Rompay, 71 ans, les a trop souvent entendus. Et il les nie en bloc. “Il y a bien plus de points communs que de différences entre nos deux communautés, affirme cet entrepreneur flamand qui dirige actuellement Mithra et dont le fils pilote la biotech liégeoise Hyloris. Liège et Anvers se ressemblent beaucoup. Ce sont les deux villes les plus ‘spitantes’ que je connaisse.” Ceux qui restent bloqués sur les clichés, il les invite à se promener dans les zones d’activités économiques entre Bruxelles et Namur. “Economiquement, toute cette zone, c’est la Flandre, lâche-t-il. Il n’y a vraiment aucune différence de niveau. C’est la preuve vivante que les choses peuvent aussi très bien fonctionner en Wallonie.”

Léon Van Rompay constate pourtant que tout le sud du pays n’avance pas à la vitesse du Brabant wallon. Il s’enfonce au contraire dans “une sorte de cercle vicieux” dont il est, dit-il, très difficile de s’extirper. “Mais il ne faut jamais désespérer car le désespoir vous guide vers de mauvais choix, vers de mauvais investissements”, poursuit le CEO de Mithra. Il salue l’émergence d’une jeunesse qui “veut aller de l’avant” et des pouvoirs publics prompts à soutenir les entrepreneurs. “Quand vous sollicitez une aide pour un terrain, des bâtiments, un permis, c’est beaucoup plus difficile en Flandre, assure-t-il. Mon expérience m’indique que les entrepreneurs sont les bienvenus en Wallonie.”

Jusqu’à présent, ce n’est toutefois pas suffisant pour inverser la tendance. Léon Van Rompay aimerait voir l’esprit entrepreneurial, l’audace, gagner du terrain en Wallonie. Et pour cela, il a une petite idée: la formation. “Nos universités sont de grande qualité, explique-t-il. Mais les diplômés en médecine, en pharmacie, en sciences de l’ingénieur ont-ils eu ne serait-ce qu’une leçon d’économie au cours de leur cursus? Ont-ils appris à lire un bilan? Généralement non. On les prépare à devenir des fonctionnaires, pas des entrepreneurs ou des indépendants.”

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