Le retour de Riton

© PH. CORNET

Le fils de Marcel (Liebman) continue d’épeler son autobiographie mouvementée en venant présenter au Théâtre de Poche, ” Soissons dans l’Aisne “, récit foldingue d’une désintox.

En 1978, à l’âge tendre de 13 ans, Riton Liebman se fait remarquer dans Préparez vos mouchoirs, film où le réalisateur Bertrand Tavernier lui fait jouer un (pré)ado qui séduit une femme dépressive dont l’entourage intime ne parvient pas à ranimer la flamme. Aux côtés de Carole Laure, Gérard Depardieu et Patrick Dewaere, pas moins, Riton fait une prestation remarquée, en dépit d’un scénario totalement improbable. Avec un accent bien bruxellois puisqu’Henri – vrai prénom de Riton – est le fils de Marcel Liebman (1929-1986), historien et professeur à l’ULB, juif communiste partisan du dialogue israélo-palestinien.

Las, les débuts remarqués de Riton vont assez vite se disperser dans des rôles davantage de figurant que de premier plan ou dans des films de série B. Genre Aldo et Junior, sympathique nanar certifié de 1984 aux côtés d’Aldo Maccione. En dépit d’une quarantaine de longs métrages comme acteur et d’un essai comme réalisateur – Je suis supporter du Standard en 2013 – d’apparitions régulières à la télé, Riton Liebman trouve une inattendue voie qualitative au théâtre, dans la veine autobiographique. Une première fois lorsqu’il fait le portrait de son père dans Liebman renégat créé en 2015 : une lettre d’amour drôle et sans tabou ni concession à un homme hors norme, militant politique sans frontières. Suit La vedette de quartier – présenté à Avignon en 2017 – où Riton poursuit sa drôle de bio anti-star coincée entre le Paris aux alouettes et une Belgique plus réelle. Soissons dans l’Aisne est donc le troisième opus de ce C.V. en scène : Riton a 30 ans et entame ” sa première et dernière cure de désintoxication où il est interdit de prendre de la drogue (…), de sortir seul de l’enceinte du château, d’écouter de la musique ou de rester dans la chambre en dehors des heures prévues “. Nouvelle étape d’un feuilleton théâtral qui devrait être à la hauteur des précédents : biographique, cruel, marrant et suffisamment universel que pour toucher du monde.

Du 4 au 22 février au Théâtre de Poche à Bruxelles, www.poche.be

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