L’espoir aux pieds fragiles

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L’écosystème des start-up nourrit beaucoup d’attentes, en Belgique comme ailleurs. Il suffit de voir l’enthousiasme (et le soutien) de l’Etat français à ses pépites de la tech et son surnom de start-up nation. C’est que ces jeunes entreprises, même si elles ne représentent à ce stade qu’une toute petite partie de l’économie du pays, alimentent les désirs de renouveau et de croissance. Reste que la crise actuelle qui fait plonger l’économie n’épargne personne. Et certainement pas les start-up de la tech, toutes innovantes et agiles soient-elles. Elles ont d’ailleurs fait aveu de faiblesse en lançant un appel à l’aide au gouvernement et, plus récemment, en dévoilant les résultats d’une étude sur leur état de santé à laquelle pas loin de 200 d’entre elles ont répondu. Des résultats qui mettent à jour l’extrême fragilité de tout un écosystème dont on couperait les lignes.

Sans grande surprise, 78% des start-up et scale-up enregistrent actuellement des pertes de revenus. Parfois beaucoup : 38% d’entre elles évaluent des baisses de chiffre d’affaires de plus de 50%, voire 75% ! Une réalité qui n’est pas propre aux start-up de la tech. Le problème, par contre, c’est que puisqu’elles sont jeunes, elles n’ont que rarement des réserves de cash… Ce qui impacte profondément le temps dont elle dispose avant de se retrouver à court d’argent. Avant la crise du coronavirus, elles étaient 15% à n’avoir plus que six mois de cash devant elles. Aujourd’hui, 50% de ces jeunes entreprises ne pourraient tenir que jusqu’en septembre ! Critique, surtout quand on sait que les trois quarts des start-up (75,4%) engagées dans un processus de levée de fonds avant le début de la crise estiment que la situation a un impact négatif sur ces levées !

A l’heure d’écrire ces lignes, le gouvernement n’avait pas encore pris de mesure spécifique pour soutenir cet écosystème très fragile. Et les débats font rage : l’Etat doit-il ou non intervenir ? Faut-il sauver ces entreprises pas rentables et particulièrement risquées (on sait qu’à peine une ou deux sur 10 seront des succès) pour arriver à dénicher les rares pépites qui deviendront les Odoo ou Collibra de demain ?

60,3 %

Le pourcentage des start-up ayant répondu à l’étude du collectif Support Our Startups qui pensent en venir prochainement (ou en sont déjà venues) à des baisses de salaires.

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