Ryanair: pilotes et personnel de cabine se croisent les bras en Belgique, comme en Europe

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Les pilotes et le personnel de cabine basés en Belgique travaillant pour Ryanair sont appelés à se croiser les bras dès ce vendredi et jusque dimanche. Ils ne seront pas les seuls employés de la compagnie aérienne à bas coûts à manifester leur mécontentement alors que la grève prend un aspect européen, s’étendant en France, en Espagne, en Italie et au Portugal.

Les syndicats chrétiens flamand ACV Puls et francophone CNE, seuls représentés au sein de Ryanair, appellent les pilotes et le personnel de cabine de la compagnie irlandaise à cesser le travail pendant trois jours, à un moment-clé pour le secteur aérien puisqu’il s’agit du premier week-end estival. Les organisations syndicales dénoncent depuis belle lurette que le transporteur ne respecte pas la législation belge sur le travail et déplorent l’absence d’une direction RH basée en Belgique et connaissant la législation sociale qui s’y applique, ce qui éviterait de nombreuses erreurs sur les fiches de paie.

Après un “semblant de négociations”, selon les propos de Didier Lebbe, secrétaire permanent de la CNE, aucune avancée n’a été obtenue par les syndicats, qui réclament notamment la garantie d’un salaire minimum pour tous.

Une action avait déjà été menée en avril et avait provoqué l’annulation de près de 300 vols aux aéroports de Zaventem (Brussels Airport) et Charleroi (BSCA). Ce mouvement de grève devrait aussi provoquer l’annulation de nombreux vols, même s’il est difficile d’en connaître l’ampleur, Ryanair ne communiquant pas proactivement sur le nombre d’annulations.

Ryanair, droit dans ses bottes

Le transporteur s’estime cependant droit dans ses bottes, dénonçant, à l’annonce de la grève, des affirmations “fausses” des syndicats belges et assurant que “Ryanair se conforme pleinement à la loi belge”. Pour la compagnie, les deux syndicats devraient négocier “pour apporter des améliorations au lieu de faire de fausses déclarations et de proférer des menaces pour perturber inutilement les plans de voyage de nos clients belges”.

Le CEO du groupe Ryanair Michael O’Leary, interrogé par Belga mi-juin, disait ne pas penser “qu’il y aura de grève en Belgique à la fin du mois de juin”, ajoutant ne jamais être confiant envers des accords avec les syndicats belges. Selon lui, l’action organisée en Belgique en avril avait eu “peu d’impact”. “Il n’y aura pas de grève européenne”, avait-il également dit, sûr de lui. “Nous ne pensons pas qu’il y aura des grèves importantes. Et s’il y en a, elles seront insignifiantes et auront peu d’impact”, avait-il prédit.

Ailleurs en Europe

Ryanair fait face à une grève européenne de son personnel, avec des mouvements similaires en Espagne (du 24 juin au 2 juillet), au Portugal (24 au 26 juin), en France (25 et 26 juin) et en Italie (25 juin).

Au Portugal, la grève chez Ryanair avait un impact plus limité, avec deux vols seulement annulés vendredi matin, d’après le syndicat SNPVAC. Selon ce dernier, le mouvement pourrait gagner en ampleur au cours de la journée.

En Espagne, où Ryanair emploie 1.900 personnes, aucun vol n’a en revanche été annulé, hormis ceux avec la Belgique, la compagnie irlandaise ayant engagé un bras de fer avec les syndicats sur la question du service minimum. Le ministère des Transports espagnol a en effet décidé jeudi d’appliquer un service minimum allant jusqu’à 82% des vols sur certaines destinations, disant vouloir conjuguer “le droit de grève” à l'”intérêt des voyageurs”.

Mais selon les syndicats, Ryanair a décidé d’aller au-delà de ces règles, en obligeant les salariés à maintenir 100% de ses vols, ce que ces derniers entendent contester en justice. “L’entreprise a informé les salariés que tous les vols étaient soumis au service minimum, en les menaçant de représailles disciplinaires“, a dénoncé devant des journalistes Ernesto Iglesias, délégué syndical USO chez Ryanair. Ryanair “ne respecte pas la loi”, a affirmé le responsable syndical, qui réclame une amélioration des conditions de travail, la compagnie étant la seule selon l’USO à ne pas disposer en Espagne de convention collective.

Dans une déclaration transmise à l’AFP, le PDG de la compagnie Eddie Wilson a assuré avoir signé un accord sur les salaires avec un autre syndicat, en estimant que les grévistes cherchaient “uniquement la confrontation”.

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