Nicolas Germond (Veolia BeLux): “Bruxelles vit plus sur l’international”
“J’ai parfois un peu l’impression que Bruxelles vit plus sur l’international que sur la Belgique”, explique le CEO de Veolia BeLux.
Son arrivée en Belgique. Sa carrière au sein du groupe Veolia l’a mené en Afrique, au Moyen-Orient, en Inde et en Italie, avant de prendre la responsabilité de Veolia Belgique-Luxembourg en 2018. “Bruxelles est l’une des villes les plus internationales du monde, à la fois par la présence d’institutions internationales, de sièges européens de grands groupes et de l’importance des non-Belges dans la population locale, remarque Nicolas Germond. Cela donne à cette cité un dynamisme, une énergie, une ouverture que je trouve passionnante en tant que non-Belge. J’ai parfois un peu l’impression que Bruxelles vit plus sur l’international que sur la Belgique.”
Le Belgo-Belge, en revanche, c’est plus compliqué. “J’ai travaillé dans beaucoup de pays et je n’ai senti nulle part une telle fracture entre les territoires, même entre le nord et le sud de l’Italie, assure le patron de Veolia BeLux. Cela génère une complexité administrative qui n’est pas simple à appréhender. Ce besoin permanent de trouver des compromis de façon à ce que les Régions, qui ne se parlent pas beaucoup, parviennent à fonctionner ensemble, ce n’est pas complètement intuitif.”
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Le management à la belge. “Il faut composer avec les particularités locales, estime Nicolas Germond. En France, on ne s’adresse peut-être pas de la même façon à un Breton qu’à un Corse. Mais entre un Wallon et un Flamand, c’est nettement plus marqué! Ceci étant, j’ai l’impression qu’en Belgique, les relations sont plus directes. Quand vous prenez une décision, elle est prise et, d’une manière générale, les gens ne reviennent pas dessus. En France, il sera peut-être plus facile d’arriver à une décision mais après, cette décision sera moins facilement appliquée, la mise en oeuvre risque d’être moins ferme et directe.”
L’extrême droite à la française. “Je n’ai pas la réponse. Je ne pourrais pas dire si, par exemple, l’intégration a été mieux réussie en Belgique. Ce qui me frappe, c’est que si j’additionne l’extrême droite et l’extrême gauche, on est aux alentours de 40% en France. Ce succès des extrêmes vient peut-être du fait qu’on est moins dans la recherche systématique du consensus. Le système électoral avec le vote majoritaire plutôt que proportionnel n’y incite pas. Avec la majorité plus une voix, vous pouvez gouverner. En Belgique, les gens se sentent probablement mieux représentés par leurs gouvernements.”
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