Lancement de Retopia, un projet belge ambitieux de reforestation au Brésil

Sarah Parent, PDG et cofondatrice de Go Forest. © Retopia

Le projet Retopia vise à restaurer la forêt atlantique du Brésil. Explications avec les initiateurs belges de ce programme ambitieux lancé ce jeudi, en présence de l’artiste Arne Quinze.

Ce jeudi 17 novembre, l’entreprise belge de plantation d’arbres Go Forest lance Retopia, en présence de l’artiste belge Arne Quinze. Ce programme ambitieux a pour objectif de restaurer la forêt atlantique du Brésil.

Go Forest est une jeune entreprise sociale belge qui a la vocation de planter un maximum d’arbres. Elle fait partie de nos lauréats aux Trends Impact Awards. Pour le projet Retopia, Go Forest bénéficie de l’expertise de South Pole et de C02logic, deux sociétés qui mènent à bien depuis une quinzaine d’années des projets de reboisement.

Notre but n’est pas de générer des crédits carbone. Dans un premier temps, nous voulons reboiser la fôrêt atlantique pour recréer un maximum de biodiversité explique à Trends Tendances Antoine Geerinckx, Fondateur de CO2logic et Co-fondateur de Go Forest.

Pourquoi agir si loin ? A cette question, Antoine Geerinckx répond sans tabou. “On a perdu environ 50% des forêts depuis la révolution industrielle. Avec la forêt amazonienne, la forêt atlantique est l’écosystème le plus important de notre planète. Cependant, la déforestation beaucoup plus intense que dans d’autres régions l’a réduite à moins de 15 % de sa couverture originelle.”

La forêt atlantique, l’écosystème le plus important de notre planète

Lancement de Retopia, un projet belge ambitieux de reforestation au Brésil
© GETTY

Avec la forêt amazonienne, la forêt atlantique est l’écosystème le plus important de notre planète. Malgré la déforestation, elle reste l’un des principaux points chauds de la biodiversité. On estime qu’elle abrite 2 420 espèces de vertébrés et 13 000 espèces d’arbres, soit 18 % de toutes les espèces d’arbres sur Terre, dont la moitié n’existe que là. Elle fournit également 80 % du PIB du Brésil et approvisionne en eau plus de 125 millions de personnes. São Paulo, avec ses 22 millions d’habitants, est également situé dans ce biome.

Le Brésil représente, à lui seul, environ 40% de la déforestation dans le monde. Au premier semestre 2021, sous Bolsonaro, le pays a perdu 1,5 million d’hectares de forêt. Avec le retour de Lula comme président, Antoine Geerinckx se montre confiant : “Maintenant qu’il y a un changement de pouvoir, on a espoir que cela s’améliore. Lula s’est engagé à réduire le taux de déforestation à zéro, ce qui devrait faciliter nos projets.”

8,18 millions d’hectares de nouveaux arbres

Sarah Parent, PDG et cofondatrice de Go Forest, détaille les ambitions de leur programme : “L’objectif principal de Retopia est de créer des corridors forestiers qui relient des zones fragmentées. Les recherches montrent que la préservation de 30 à 40 % de la forêt aux points critiques suffirait déjà à augmenter les chances de survie des espèces menacées. Nous travaillons donc à l’élaboration d’une carte idéale des corridors de minimum 100 mètres, dans laquelle la forêt redeviendra un tout et la nature pourra à nouveau se développer librement, comme avant, pour le bien des populations locales, de la faune et de la flore.”

Les objectifs de Retopia sont ambitieux, “presque impossibles”, nous confie Sarah Parent. “Idéalement, Retopia pourrait planter 8,18 millions d’hectares de nouveaux arbres. Ainsi, la forêt atlantique atteindrait environ 34 % et pourrait être considérée comme “restaurée”“, explique l’initiatrice du projet. “Notre premier objectif est de planter 1 million d’arbres pour la fin de l’année.

Lancement de Retopia, un projet belge ambitieux de reforestation au Brésil
© PG

Grande vente aux enchères pour la nature

Retopia organisera dans les prochains mois une série d’initiatives pour soutenir ses actions de reforestation. En février aura lieu au Brésil la plus grande vente aux enchères du monde pour la nature. Ce genre d’ “auction for nature” sera aussi organisée en Belgique. “Le but lors de la première vente aux enchères est d’arriver à 10 millions d’arbres “, ambitionne Sarah Parent. Par ailleurs, un documentaire et un livre sortiront en 2023.

S’entourer de personnalités connues et développer un excellent réseau sont autant de critères cruciaux pour motiver aux dons. Retopia peut se targuer d’avoir le soutien de l’artiste belge Arne Quinze. Au nord du pays, celui de Jill Peeters la présentatrice météo star du petit écran. Des entreprises, comme Geberit et AGFA, sont les premières à y adhérer.

Mais, tout le monde, à sa propre échelle, peut aussi devenir un “Retopian” et contribuer à la reforestation de la forêt atlantique. Notre but est aussi de démocratiser la reforestation. Nous proposons un projet transparent, qui a de l’impact et qui est fiable”, conclut Antoine Geerinckx.

Dans quelle mesure les riches sont-ils prêts à investir dans le climat ?

Arne Quinze, une personnalité forte pour soutenir Retopia.
Arne Quinze, une personnalité forte pour soutenir Retopia. © PG

Les initiateurs de Retopia ont interviewé des personnes aux hauts revenus (plus de 100 000 euros/an) pour savoir ce qui les motivait à investir dans des oeuvres caritatives.

On apprend que 3 personnes sur 4 font des dons plus d’une fois par an. Parmi ceux-ci, 60 % choisissent un montant fixe annuel et 40 % choisissent des organisations caritatives ad hoc à soutenir. Les dons sont en grande partie effectués à titre privé, mais aussi à hauteur de 40 % par le biais de leur entreprise. C’est de cette manière que les ressources financières ont le plus d’impact. En outre, les avantages fiscaux jouent également un rôle dans ce choix.

L’enquête montre également que les dons ne sont pas vraiment planifiés, mais qu’ils sont principalement effectués sur la base de la transparence de l’utilisation des fonds, de la fiabilité des personnes impliquées et de l’impact de la communication claire des résultats d’une organisation caritative. Plus les revenus des personnes interrogées sont élevés, plus elles attachent de l’importance à ces facteurs et, surtout, veulent connaître la personne qui se cache derrière l’organisation ressort-il de l’enquête.

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