Bard, l’IA de Google qui veut rattraper ChatGPT

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Google a annoncé le lancement, en phase de test, de son propre robot conversationnel, baptisé Bard, quelques mois après l’arrivée de ChatGPT, le logiciel de la startup américaine OpenAI qui déchaîne les passions.

La guerre des Intelligences Artificielles est déclarée. Sundar Pichai, le CEO de Google et Alphabet, a révélé dans un post de blog paru ce lundi 6 février l’intention du géant du web de lancer son propre chatbot pour rivaliser avec le robot conversationnel ChatGPT de la start up OpenAI. Le chatbot du géant du web se nommera Bard, un nom qui serait inspiré du célèbre poète et dramaturge anglais William Shakepeare.

Il est le fruit de ses recherches en matière de “service conversationnel “. Bard s’appuie sur LaMDA (pour Language Model for Dialogue Applications), un programme informatique avancé conçu par Google pour générer des robots de conversation (chatbots). Sa première version a été présentée en 2021. L’entreprise ne donne pas de date précise de lancement de son chatbot ni plus de détails sur la manière dont Bard serait intégré à son moteur de recherche.

Bard “ s’appuie sur les informations du Web pour fournir des réponses actualisées et de haute qualité “, avance Pichai, sans donner plus de détails sur la manière dont Bard serait intégré à son moteur de recherche.

Pichai définit le chatbot de la sorte : “Bard cherche à combiner l’étendue des connaissances mondiales avec la puissance, l’intelligence et la créativité de nos grands modèles linguistiques. Il puise dans les informations du web pour fournir des réponses fraîches et de qualité. Bard peut être un exutoire pour la créativité et un tremplin pour la curiosité, en vous aidant à expliquer les nouvelles découvertes du télescope spatial James Webb de la NASA à un enfant de 9 ans, ou à en savoir plus sur les meilleurs attaquants de football du moment, puis à obtenir des exercices pour développer vos compétences.”

L’une des différences fondamentales entre Bard et ChatGPT concerne son accès aux connaissances. Contrairement à ChatGPT, dont la base de données s’arrête à la fin de l’année 2021, Bard sera capable d’accéder à des informations récentes, probablement en accédant au web, explique le site Numérama.

Bard peut être un exutoire pour la créativité et un tremplin pour la curiosité

Sundar Pichai, le CEO de Google

Objectif: surpasser ChatGPT

Cette annonce intervient plus de deux mois après qu’OpenAI a fait le buzz mondial avec le lancement public de son chatbot, ChatGPT. Ce chatbot offre un moyen plus facile de trouver des réponses à des requêtes qu’en utilisant un moteur de recherche traditionnel tel que Google. Depuis, ChatGPT est victime de son succès, on fait la file pour tester les talents bluffants du robot en ligne qui est souvent inaccessible, à cause d’une surcharge de requêtes.

Avec Bard, Google veut rattraper le retard qu’il a pris dans la course à l’introduction d’une nouvelle et puissante intelligence artificielle basée sur le langage dans le domaine de la recherche sur Internet. Avec comme objectif : tenter de surpasser ChatGPT, soutenu par Microsoft, sur tous les fronts.

Dans son billet de blog, le directeur général Sundar Pichai a également tenté de reprendre une partie de l’initiative à OpenAI et Microsoft, en soulignant que certaines des technologies de base de ChatGPT et d’autres services d’IA générative qui produisent du texte ou des images ont été inventés par Google.

Microsoft, qui a annoncé il y a deux semaines un investissement de “plusieurs milliards de dollars” dans OpenAI, s’apprête à utiliser son IA dans son moteur de recherche Bing – une conférence de presse est prévue ce mardi 7 février à ce sujet – de quoi prendre Google de court dans cette nouvelle technologie, la plus importante sur le marché de la recherche depuis des années.

Ce qui a intensifié encore un peu plus la pression sur Google pour démontrer qu’il sera capable de suivre le rythme dans le domaine de cette technologie révolutionnaire. Bard était d’ailleurs un service développé dans le cadre d’un projet appelé “Atlas”, qui faisait partie du “code rouge” de Google en réponse à ChatGPT.

Approche bureaucratique

Malgré son leadership en matière de recherche en ligne, Google a été lent à intégrer son IA la plus avancée dans ses services, craignant qu’elle ne produise des résultats trompeurs. D’anciens ingénieurs de la société de Mountain View affirment que l’entreprise a été freinée par une approche bureaucratique du développement de produits et une réticence à lancer de nouvelles fonctionnalités qui pourraient affaiblir la rentabilité de son service de recherche existant, avance l’agence AP.

Bien qu’il ait promis un certain nombre de mesures visant à mettre son IA la plus avancée à la disposition des internautes et des développeurs, Google n’a pas précisé quand ses nouveaux services seraient disponibles, ce qui laisse le temps et la voie libre à d’autres sociétés qui utilisent déjà cette technologie.

Un certain nombre d’entre elles spécialisées dans la recherche, dont Perplexity AI et Neeva, ont déjà intégré à leurs services des technologies linguistiques avancées d’OpenAI et de sociétés similaires, soit pour fournir des réponses plus longues à des requêtes spécifiques, soit pour remplacer complètement leurs pages de résultats de recherche par des chatbots.

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