Thierry Smets, CEO de NewB: “Nous avons encore trois mois devant nous”

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Le CEO de NewB reste confiant quant à l’avenir de la banque coopérative en construction, malgré de nouveaux contretemps. Mais le temps presse.

1. Où en est la banque après une perte de 9 millions d’euros en 2021, un budget 2022 rejeté par l’assemblée générale et le refus de certains actionnaires de participer à la nouvelle levée de fonds?

Il faut relativiser l’impact formel de ce vote négatif à propos du budget ( prévoyant une perte de 11 millions pour l’exercice 2022, Ndlr). Ce n’est pas une obligation légale mais un exercice volontaire de transparence de NewB. C’est comme cela depuis le début et cela n’a jamais posé problème jusqu’ici. Cela traduit toutefois dans le chef des actionnaires une volonté d’avoir une discussion approfondie sur le business plan après une année de pertes supplémentaires. Mais fondamentalement, même si cela crée du bruit négatif autour de NewB, cela ne change rien à notre calendrier. Nous sommes à la recherche de 40 millions d’euros d’ici fin septembre pour assurer la poursuite de nos activités. Certains de nos investisseurs institutionnels, comme le groupe d’assurance Monceau, ont décidé de ne pas suivre mais des discussions sont en cours avec d’autres partenaires institutionnels privés comme publics.

2. Dix ans après sa création en 2011, NewB joue-t-elle sa survie?

Aucun engagement formel n’est encore signé par l’un des investisseurs avec lesquels nous discutons pour le moment, mais je reste confiant, ainsi que le conseil d’administration, dans la capacité de NewB à lever ces moyens financiers supplémentaires et dans le délai imparti par la Banque nationale. Nous avons encore trois mois devant nous. Il est clair toutefois que, dans l’hypothèse où nous n’arrivons pas à récolter cet argent, une discussion devra s’ouvrir avec la BNB. Et l’issue de cette discussion dépendra du montant récolté. Dit autrement, il n’est pas impossible que la décision soit prise d’arrêter définitivement le projet si la BNB ou le conseil d’administration de NewB estiment que les fonds rassemblés ne sont pas suffisants.

3. Vu la forte concurrence des banques traditionnelles sur le terrain du durable, et le climat économique qui pousse sans doute certains consommateurs à choisir le frigo plutôt que l’éthique, y a-t-il encore de la place sur le marché pour un acteur comme NewB?

Que ce soit sur le plan de la transition climatique ou sur le plan sociétal avec le prix de l’énergie, tout ce qui se passe actuellement montre qu’une banque comme NewB a tout à fait sa place: les thématiques qui sont à la base de sa création sont plus que jamais d’actualité! Après, force est de constater que nous n’avons que 19.000 clients, ce qui n’est pas suffisant. C’est une réalité avec laquelle il faut composer. Nous nous interrogeons bien évidemment sur le fait que plus de 80% de nos 117.000 coopérateurs ne sont pas encore clients.

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