Un abaissement des taux est-il nécessaire pour une inflexion ?
Alors que jusqu’au mois dernier, cela aurait été impensable, aujourd’hui, il y a 20% de chances que la Banque centrale américaine procède à un abaissement de taux avant la fin de l’année.
A posteriori, la prudence dont nous avons fait preuve et que nous avons recommandée pour les investissements en actions se justifiait complètement au premier semestre. Du moins pour les marchés boursiers européens. Aux États-Unis, les places boursières ont en effet fait du surplace. Et en fin de compte, cela dure depuis 18mois.
Cela dit, notre rendement a surtout été soutenu par les métaux précieux. L’or et l’argent _ Bloomberg ne titrait-il d’ailleurs pas “Silver is the new gold”, la semaine dernière?- ont fait la pluie et le beau temps dans le secteur en 2016, et ont même fait briller le soleil depuis le Brexit. Ce facteur a en effet apaisé la crainte d’un resserrement de la politique monétaire dans l’ensemble du monde occidental. La Bank of England appliquera la recette habituelle désormais, et répondra à cette “situation de crise” par un abaissement (symbolique) des taux, mais aussi par un assouplissement quantitatif.
La Federal Reserve pourrait bien, elle aussi, changer d’avis. Alors que jusqu’au mois dernier, cela aurait été impensable (0% de probabilité), aujourd’hui, les tradings sur futurs suggèrent qu’il y a 20% de chances (et davantage au fil du temps) que la Banque centrale américaine procède à un abaissement de taux avant la fin de l’année. Une probabilité plus élevée que celle d’un relèvement de taux! D’aucuns osent déjà affirmer qu’on connaîtra un nouveau programme de rachat d’obligations (d’État) _ le quatrième (!) depuis la crise de 2008, ou ‘QE4’. Adieu cycle haussier des taux, adieu redressement autonome de la croissance économique américaine.
Une orientation à prendre
Vous connaissez notre scepticisme par rapport à l’efficacité du QE à plus long terme. Les investisseurs américains, eux, n’ont eu que des expériences positives avec les trois premiers programmes. La combinaison de baisses de taux (même le taux américain à 10ans est à nouveau à un plus-bas), d’une hausse du cours de l’or et d’indices boursiers américains à des niveaux toujours élevés (proches d’un sommet historique) suggèrent que l’hypothèse d’un abaissement de taux et d’un QE4 commence bel et bien à s’insinuer dans les esprits.
Pour nous, cela peut être le signal qu’il faut changer notre fusil d’épaule. En premier lieu en nous défaisant de nos trackers inverses, qui nous ont aidés à atténuer les chocs des derniers mois. Ensuite, en renforçant à nouveau progressivement nos positions en actions. Enfin, en choyant, jusqu’à nouvel ordre, nos positions dans les métaux précieux.
Après le Brexit, les facteurs techniques ne se sont pas dégradés. Il se peut dès lors que nous adaptions notre stratégie plus rapidement que prévu. Nous devrions y voir plus clair cet été. Si les niveaux au plancher de février tiennent le coup en Europe et que les marchés évoluent vers de nouveaux records historiques aux États-Unis, il est évident que nous devrons nous séparer des trackers short et recommencer à accumuler des positions en actions. Mais tant que cela ne sera pas le cas, nous en appellerons à la prudence et appliquerons une stratégie défensive.
Stratégie
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