Soft commodities (I)

L’offre de produits à levier sur les soft commodities s’est beaucoup réduite ces dernières années. Seule Commerzbank offre encore actuellement des turbos sur le sucre, le café, le cacao et le coton.

Ces trois derniers mois, le prix de la livre de sucre a progressé de plus de 60% et se trouve actuellement au niveau le plus haut qu’elle ait connu depuis octobre 2012. Divers éléments ont contribué à cette hausse de prix. Ainsi les conditions climatiques jouent-elles généralement un rôle important dans le secteur. C’est aussi le cas pour le sucre, et en l’occurrence la météo fut défavorable au Brésil, le plus grand producteur de sucre au monde. Le centre et le sud du pays, qui représentent ensemble près de 90% de la production sucrière, ont souffert ces dernières semaines de précipitations abondantes et même de gelées (dans l’hémisphère sud, c’est l’hiver actuellement). L’impact varie beaucoup en fonction de la région, mais les chiffres sont éloquents. Durant les premières semaines de juin, 25,7millions de tonnes de cannes à sucre ont été transformées, soit près de 35% de moins qu’il y a un an. En conséquence, la production de sucre raffiné a reculé de 39% sur une base annuelle, et celle d’éthanol de 36%. L’Inde, le deuxième producteur et plus grand consommateur, est pour sa part confrontée à la sécheresse. Selon les pouvoirs publics, la production devrait totaliser 25,2millions de tonnes sur l’année de récoltes 2015/2016, contre encore 28,3millions de tonnes un an plus tôt. Pour l’année de récoltes à venir, on table même sur une réduction ultérieure à 23 – 24millions de tonnes. Le gouvernement a dès lors imposé une taxe de 20% sur les exportations de sucre de manière à prévenir les hausses de prix sur le marché local.

Potentiel haussier limité du prix du sucre

Plusieurs facteurs permettent de croire que la récente hausse de prix s’essouffle, même si des excès temporaires ne sont jamais exclus. Les problèmes climatiques sont par définition temporaires. Les récoltes peuvent être retardées, mais à moins que des dégâts irréversibles soient causés aux plantes, ce n’est qu’un report. Fondamentalement, le secteur est toujours intéressant. Malgré le repli en juin, les chiffres de production brésiliens font état, depuis début avril, d’une hausse de la production de sucre raffiné et d’éthanol. L’Inde peut à nouveau s’appuyer sur des réserves de sucre de plus de 7millions de tonnes. La Chine a réduit les importations de sucre de 53% entre janvier et mai par rapport à la même période un an plus tôt. Du fait de la hausse des prix sur le marché international, il est intéressant pour la Chine de solliciter ses propres réserves. Autre élément: le nombre de positions longues en cours sur les contrats à terme échangées sur l’ICE Futures US n’a jamais été aussi élevé. Ce qui rend le sucre vulnérable aux prises de bénéfices.

L’offre de produits à levier sur les soft commodities s’est beaucoup réduite ces dernières années. Seule Commerzbank offre encore actuellement des turbos sur le sucre, le café, le cacao et le coton. Pour le sucre, il s’agit de six turbos longs et deux turbos short.

Future Turbo short sur le sucre (risque moyen)

Code ISIN : DE000CD61XV5

Devise : EUR

Niveau de financement : 0,24

Prix de référence : 0,21

Barrière désactivante : 0,24

Levier : 5,5

Cours : 3,39/3,4

La valeur sous-jacente de ce turbo short est le contrat à terme pour livraison en octobre. La barrière désactivante se trouve 14% sous le prix actuel du sucre.

Future Turbo short sur le sucre (spéculatif)

Code ISIN : DE000CD61A74

Devise : EUR

Niveau de financement : 0,23

Prix de référence : 0,21

Barrière désactivante : 0,22

Levier : 11,6

Cours : 1,60/1,61

La très maigre différence entre la barrière désactivante et le prix de référence rend cependant ce turbo short hautement spéculatif.

Potentiel du coton pour les mois à venir

Le prix du coton (ICE Futures US) s’est hissé ces dernières semaines à son plus haut niveau en près d’un an mais est toujours bien en dessous du niveau de la période entre 2010 et 2014. Selon nous, plusieurs éléments suggèrent une hausse ultérieure du prix du coton. L’Inde est le plus grand producteur de coton au monde, mais deux années successives de sécheresse ont exigé leur tribut sur la production et les stocks. Le prix local du coton en Inde a déjà augmenté de 30% depuis le début de l’année marketing en cours (1eroctobre 2015). La saison des moissons a débuté en juin et les météorologues attendent davantage de précipitations cette année, ce qui devrait être favorable au coton si entre-temps de nombreux cultivateurs n’avaient pas basculé totalement ou en partie vers d’autres cultures, comme le sucre, du fait des prix faibles du coton. La Cotton Association of India prévoit qu’au cours de l’année de marketing qui suit, la quantité de superficie agricole consacrée à la culture du sucre baissera de 7%, à 11millions d’hectares, son plus faible niveau depuis 2009/2010. Cette année, l’Inde a déjà importé 1,2million de balles (une balle = 170kg) de coton et aura probablement besoin de 400.000tonnes supplémentaires pour la nouvelle récolte de fin septembre. Une partie des importations indiennes provient du Pakistan mais ce pays voisin est lui aussi confronté à une production inférieure et à une hausse des prix. L’industrie textile pakistanaise plaide dès lors en faveur de limitations aux exportations. C’est favorable pour d’autres pays exportateurs comme l’Australie, le Brésil et surtout les États-Unis.

Le prix du coton sur l’ICE Futures US américain évolue actuellement au gré de la situation sur le marché américain du coton. Les USA sont le 3eproducteur de coton au monde. Environ deux tiers des récoltes sont exportées, ce qui suppose que la valeur du dollar (USD) face aux autres devises joue également un rôle important. La prévision d’une hausse de l’USD n’a pas non plus joué en faveur des producteurs américains de coton. En outre, la quantité de superficie agricole sur laquelle le coton sera cultivé cette année est supérieure aux prévisions. Le ministère américain de l’agriculture (USDA) l’a estimé à la fin du mois dernier à 10,02millions d’acres (1acre = 0,4hectare), contre un consensus à 9,54millions d’acres. Pour autant, tôt ou tard (et plutôt tôt que tard), le prix américain suivra l’évolution de celui de l’Inde et du Pakistan. Dans un prochain article, nous nous pencherons sur les possibilités de miser sur une hausse du prix du coton.

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