Se préparer au basculement

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Les matières premières devraient désormais faire beaucoup mieux que les actions, les obligations et l’immobilier.

Les marchés d’actions internationaux ont bien évolué au premier trimestre, dans la droite ligne de ce qu’ils ont fait en fin d’année. Nous craignons toutefois que cette progression ne soit terminée et que les choses se présentent désormais tout à fait différemment. Le reste de la décennie n’aura sans doute rien à voir avec ce qu’ont été, disons, les 15 dernières années. Au même titre que la crise de la dette des émergents (1998) et les premiers signes de défaillance du secteur bancaire (2006) avaient annoncé les renversements de tendance de 2000 et de 2008, la crise de 2022 pourrait bien avoir fait figure d’avertissement elle aussi. Les investisseurs n’en tiennent ceci dit pas plus compte aujourd’hui qu’à l’époque.

Les fondamentaux qui ont porté les marchés boursiers ces 15 dernières années s’estompent. Ce qui n’a pas empêché Wall Street d’atteindre un niveau historique – démentiel ! Le retour de l’inflation a sonné le glas des taux d’intérêt atones, du soutien massif des banques centrales, des dividendes de la paix ; en revanche, la dette souveraine a explosé et le marché du travail est de plus en plus tendu. Bref, les risques de récession n’avaient pas été aussi élevés depuis longtemps.

Miser sur les liquidités

Nous avons recommencé à investir plus activement. Tel est du reste notre principal conseil : mieux vaut désormais réduire le pourcentage d’actions détenues en portefeuille, en vendant quand les marchés sont orientés à la hausse mais sans acheter à la moindre baisse. Ce n’est qu’en cas de krach que vous envisagerez de remonter vos positions en actions. Nos liquidités dépassent déjà 10 % du portefeuille, et ce n’est pas fini.

Les stars d’hier et d’aujourd’hui sont les perdantes de demain. Et inversement. Apple, NVIDIA et autres Microsoft pourraient bien se révéler de mauvais choix pendant 10 ans ou plus. Lorsque, de haussière, la tendance devient baissière, les valorisations moyennes cèdent du terrain – c’est ce qui arrive depuis quelques années aux grandes entreprises chinoises comme Alibaba et Tencent.

Nous optons par conséquent de plus en plus pour des actifs jusqu’ici délaissés. Comme les marchés émergents, mais aussi et surtout les matières premières. Maintenant que l’inflation est de retour, que les tensions géopolitiques sont omniprésentes et que la transition énergétique commande, l’offre et la demande sont tombées par-dessus tête. Nous sommes convaincus que les matières premières vont faire beaucoup mieux que les actions, les obligations et l’immobilier. Elles devraient même dominer (ou du moins, faire partie des classes d’actifs qui domineront) la décennie qui vient.

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