Redressement amorcé
Nous pensons que la tempête est passée, du moins pour l’instant, et souhaitons réagir au redressement boursier temporaire. Pour autant, toute menace n’est pas écartée.
Voici les faits qui nous incitent à penser, contrairement au consensus du début d’année, que nous assisterons à un revirement de tendance en Bourse dans le courant de l’année :
• Ralentissement des principales économies (USA et Chine) : ces derniers jours, toute l’attention s’est concentrée sur le ralentissement sensible de l’économie chinoise. On parle peu de l’affaiblissement (escompté) de l’économie américaine. L’indice des directeurs d’achat, qui constitue malgré tout un indicateur précurseur, est inférieur, pour l’industrie, à 50 points depuis déjà deux mois (48,2 pour décembre), ce qui trahit un repli (imminent). L’indicateur partiel des services est encore supérieur à 55, mais la tendance est aussi baissière depuis l’été ; à l’époque, l’indice se situait encore autour de 60.
• Récession des bénéfices aux États-Unis : cette tendance baissière est perceptible également au niveau des résultats des entreprises américaines. Aux deuxième et troisième trimestres, nous avons constaté un repli et pour le quatrième trimestre également, nous escomptons à nouveau une baisse. Une véritable récession des bénéfices d’entreprises américaines, donc.
• Incertitude par rapport à la politique monétaire de la Fed : affaiblissement de l’économie mondiale, prévision de ralentissement aux États-Unis et dollar vigoureux face à un marché de l’emploi étriqué, avec une inflation salariale en hausse. Un cocktail qui ne place pas la Banque centrale américaine dans une position confortable. Les visions des économistes et stratèges divergent de plus en plus par rapport à l’évolution attendue de la politique monétaire cette année, accroissant le sentiment d’incertitude. Les investisseurs s’en passeraient volontiers.
• Une hausse boursière plus longue et plus sensible que la moyenne : nous avons déjà enfoncé le clou à plusieurs reprises ces derniers mois. La durée et l’ampleur du marché haussier (81 mois, contre une moyenne de 57 au cours du dernier siècle, et une hausse de 215% pour l’indice S&P500, contre une moyenne de 165%) sont déjà nettement supérieures à la moyenne. Ce qui accroît sa vulnérabilité.
• Trop de fusions et acquisitions : 2015 fut l’année la plus riche en fusions et acquisitions, pour un montant étourdissant de 3800 milliards USD, pulvérisant le record de 2007. Or dans l’histoire, de semblables records ont toujours préfiguré un sommet des marchés boursiers.
• Hausse boursière unilatérale : les Bourses américaines ont progressé l’an dernier dans leur ensemble alors que deux actions sur trois ont vu leurs cours baisser. Les indices ont été maintenus à bout de bras par une poignée d’actions à la mode extrêmement chères. Fait typique à l’approche d’un sommet boursier (imminent).
Adapter la tactique
Une seule réponse tactique sera possible cette année : le revirement confirmé, il faudra exploiter les rebonds intermédiaires pour alléger (davantage) les positions (“sell the rallies“), alors que ces dernières années, l’investisseur a plutôt utilisé les corrections intermédiaires pour accumuler (“buy the dips“).
Stratégie
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