Danny Reweghs

Petit… mais plus très costaud

Danny Reweghs Journaliste

Le rapport entre les indices Russell 2000 et Standard & Poor’s 500 n’a plus été aussi faible depuis 2009. Il est même légèrement inférieur à celui du début de 2016. Or ces deux périodes correspondent aux deux fenêtres d’entrée les plus intéressantes de la décennie à Wall Street.

Avec le développement du secteur des fonds, indiciels en particulier, et le récent essor des trackers, l’attention s’est de plus en plus concentrée sur les “grandes” valeurs indicielles, dont l’évolution n’a dès lors parfois plus rien à voir avec celle du reste du marché. Et c’est vrai que depuis tout un temps, ces grandes valeurs suscitent un intérêt plus marqué et signent des résultats bien meilleurs que les autres, tant en Belgique qu’à l’étranger. Sur les cinq dernières années, la progression de l’indice Russell 2000 (l’indice le plus suivi à Wall Street pour les petites capitalisations, en l’occurrence 2.000 entreprises dont la capitalisation boursière est inférieure à 1 milliard de dollars) représente la moitié à peine de celle du Standard & Poor’s 500, qui couvre les 500 plus grandes capitalisations de la place new-yorkaise. Le return (hausse de cours + dividende) du Russell 2000 ne dépasse pas 36,3%, contre 62,4% pour celui du Standard & Poor’s 500 , une contre-performance qui s’explique essentiellement par l’asthénie des 12derniers mois. Le Standard & Poor’s 500 affiche encore un return de 3,1%, contre -13,1% pour le Russell 2000. Depuis le début de l’année, son avance est de 7,25% (18,4%, contre 11,2%).

Evolution comparable en Belgique

La situation est similaire sur Euronext Bruxelles, où nous avons comparé le BEL 20 au BEL Small (l’indice des petites capitalisations en Bourse belge), même si là, le ralentissement de l’évolution des petites capitalisations est plus récent. Pendant cinq ans en effet, le BEL Small avait surperformé le BEL 20, affichant un return de 43,1%, contre 34,6% pour l’indice phare, grâce surtout à une hausse beaucoup plus nette des cours (22,4%, contre 12%). En 2018 toutefois, le BEL Small a signé un return de -12,6%, contre -1% pour le BEL 20; depuis le début de cette année, les chiffres sont de +2% et +13,1% respectivement.

Potentiel de redressement supplémentaire

Les investisseurs privés privilégient une stratégie généralement moins structurée que les institutionnels, se laissant parfois davantage guider par le sentiment du moment. Lorsque les petites capitalisations sous-performent nettement les grandes, c’est souvent le signe d’un regain de pessimisme et d’une baisse des marchés boursiers à un niveau qui s’approche de leur plancher. Ainsi le rapport entre les indices Russell 2000 et Standard & Poor’s 500 (0,51) n’a-t-il plus été aussi faible depuis le printemps 2009. Il est même légèrement inférieur à celui du début de l’année 2016 (0,52). Or ces deux périodes correspondent aux deux fenêtres d’entrée les plus intéressantes de la décennie à Wall Street.

Nous préférons donc distinguer ici une opportunité. Les semaines qui viennent pourraient être agitées, mais un redressement semble probable et les petites valeurs pourraient alors faire mieux que le reste du marché, surtout à un horizon plus long. Nous tiendrons compte de ce postulat ces prochains mois.

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