Pandémie de dette
Maîtriser le taux d’endettement de la planète constitue désormais un défi de taille. Cela fait des années que des organisations internationales, comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, tirent la sonnette d’alarme. Or force est de constater que la dette mondiale s’est emballée en 10 ans. Toute nouvelle crise économique ou géopolitique serait susceptible de déclencher une crise de la dette.
Les chiffres sont hallucinants. Selon l’Institute of International Finance, fondé dans les années 1980 après la crise de la dette en Amérique latine, la dette mondiale a atteint l’an dernier le niveau record de 313.000 milliards de dollars. Cela représente quelque 330 % du PIB (la somme de tous les biens et services produits au cours d’une année) de la planète. C’est certes 2 % de moins qu’en 2022, mais c’est saisissant tout de même.
La dette, qui englobe à la fois la dette privée (entreprises et particuliers) et la dette publique, se creuse depuis la crise financière de 2008-2009. Evidemment, la crise sanitaire, puis la crise de l’énergie qui a suivi l’éclatement de la guerre en Ukraine, n’ont pas aidé. Mais en réalité, tous les grands blocs mondiaux sont à blâmer – que Joe Biden reste à la Maison-Blanche ou que Donald Trump lui ravisse la place ne changera pas grand-chose : l’un et l’autre ont fait preuve d’une belle uniformité sur ce plan puisqu’ils ont dépensé, au cours de leur mandat, bien plus que le pays n’enregistrait de recettes. Tapez US National Debt Clock sur Internet : vous verrez à quelle vitesse les chiffres défilent. La dette américaine a atteint 34.525 milliards de dollars, contre un peu plus de 10.000 milliards à la veille de la crise bancaire de 2008 et 19.000 milliards déjà juste avant la pandémie. En termes absolus, elle augmente à un rythme vertigineux.
Profonde vulnérabilité
L’Union européenne s’en sort relativement mieux depuis la crise financière. Il n’y a toutefois pas lieu de se gausser, et certainement pas chez nous, qui sommes notoirement le plus mauvais élève de la classe Europe, ou presque. La nette augmentation de l’endettement des pays émergents, Chine en tête, est en revanche une nouveauté. Le taux d’endettement de l’Empire du Milieu progresse à un rythme effréné ; il avoisine actuellement 288 % du PIB.
Le monde est donc vulnérable à toute nouvelle crise économique ou géopolitique, puisque celle-ci serait susceptible de déclencher une crise de la dette. A l’issue des élections prévues un peu partout dans le monde en 2024, les marchés financiers pourraient exiger une rémunération plus élevée pour prêter aux Etats, s’ils ne se décident pas à économiser. Les emprunts souverains ont établi de nouveaux records en janvier. C’est en partie pour cette raison que nous recommandons de détenir des positions en métaux précieux.
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